Fin du pot au noir pour les leaders

Le Blévec
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Le pot au noir aux allures de cauchemar se prélasse jusqu’aux abords de l’équateur et, depuis près de trois jours, écrase les solitaires sous son corolaire de vents capricieux, tourbillonnant, montant et disparaissant au gré des innombrables orages qui noient les Minis sous les trombes d’eau. D’une allure record en début de semaine, la Transat 6,50 version 2007 est revenue à des rythmes plus convenus. Yves le Blévec (Actual) s’est redonné cette nuit un peu d’air en redémarrant comme prévu en premier. L’équateur n’est plus qu’à une centaine de milles de son étrave. Il passera ce soir sous la barre des 1 000 milles restant à parcourir jusqu’à Bahia.
La litanie des empannages parfois les plus invraisemblables dictée par la folie d’Eole semble enfin terminée pour au moins quatre des leaders de cette Transat 6,50. Le Blévec suit, bâbord amure, un cap qui doit le mener sans coup férir dans la baie de tous les Saints. Son speedomètre décolle lentement, suffisamment pour lui redonner ce matin une grosse quarantaine de miles d’avance sur son nouveau dauphin, David Sineau (Bretagne Lapins). Adrien Hardy (Brossard) qui le collait au plus près a décroché hier, victime à l’évidence d’un problème mécanique qui l’a contraint à faire un moment demi-tour, avant de reprendre une route et une allure plus conforme à la course. Cinq coureurs en auront profité pour s’intercaler entre son plan Lombard et la tête de la course.
Derrière Sineau, belle surprise du jour, on retrouve les plus dangereux concurrents d’Yves le Blevec pour le classement général. Depuis les infortunes d’Isabelle Joschke (Degrémont Synergie) et de Samuel Manuard (Sitting Bull), c’est en effet à Ronan Deshayes (PCO Technologies), 4ème à Madère et à Fabien Després (Soitec), 6ème de la première étape, qu’échoit le redoutable privilège de contester jusqu’au bout la supprématie du skipper d’Actual. Ronan Deshayes s’y emploie magistralement. Classé 4e, bord à bord avec l’étonnant australien Nick Brennan (Rafiki), il revient tranquillement sur la route directe à une allure qui laisse augurer du retour dans les voiles de son plan De Lamotte d’un flux montant du Sud-Est. Plus lent à re-décoller, Fabien Després accuse ce matin plus de 100 milles de retard sur Le Blévec et 47 sur le "groupe podium". Dur dur ! Les perspectives d’options seront rares d’ici à l’atterrissage sous les côtes du Brésil. Mais l’histoire des précédentes éditions de la Transat 6,50 est riche en bouleversements de dernière minute à vue des lumières de Salvador de Bahia. Il faudra d’ici là faire marcher sans état d’âme les machines, à un moment de la course où hommes et matériels commencent à accuser le contre coup de 13 journées de navigation…
Stéphane Le Diraison (Cultisol-Institut Curie) et Hervé Piveteau (Jules-Imprimerie cartoffset) continuent d’échanger un jour sur deux le commandement de la flotte des voiliers de série. A 188 milles de Le Blévec, c’est Hervé Piveteau qui annonce 4 gros milles d’avance sur Stéphane. Les deux hommes doivent ce matin s’interroger sur le placement des deux autres voiliers de série qui reviennent très fort sur une trajectoire occidentale plus proche de la route directe ; il s’agit de l’espagnol Gerard Marin (c.n.Llanca) et du Tchèque David Krizek (Atlantik ft) qui semblent tous deux bien placés pour mettre d’accord les deux Français à l’arrivée. Là encore, on guette avec intérêt l’évolution des caps et des vitesses, signes annonciateurs d’entrée dans les alizés.
Sébastien Gladu (Clichy sous bois-Clichy sur l’eau) est passé cette nuit sous les lumières de Mindelo. Il accuse plus de 950 milles de retard sur le Blévec. Seul le Mallorcain Hugo Ramon (Volkswagen sailing expérience) n’a toujours pas passé la "porte" de l’archipel du Cap-Vert.

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(sourceDVDB/GPO)