Yves le Blévec continue sa progression dans l’alizé de sud-est et son arrière-garde arrive à stabiliser les écarts avec le leader de la Transat 6,50 Charente-Maritime/Bahia. Les écarts ne bougent pas et ne s’aggravent pas pour les premiers, l’addition – fort logiquement – devenant plus lourde pour ceux qui sont encore en prise avec les derniers effets du Pot au Noir. 10 petits milles par là, 20 autres par ici… A noter la belle troisième place acquise hier soir par Ronan Deshayes sur son PCO Technologies qui s’est glissé devant Nick Brennan et son Rafiki. Rien de révolutionnaire dans la progression, si ce n’est que Ronan est plus proche de la route directe que Nick. Mais attention à cette fameuse route directe qui ne prend pas en compte les secteurs des vents dominants.
Ainsi, il est clair qu’il faut avant tout privilégier le cap suivi pour laisser sur tribord l’archipel Fernando do Noronha (marque de parcours) et surtout éviter de trop glisser sous le vent et de se retrouver obligé de faire du près serré pour ne pas se faire coincer sous la corne brésilienne. Donc pour le moment, il faut progresser dans un vent tribord amure au près bon plein tendance reaching (vent de travers). Une allure dure pour les bateaux et les gréements et difficile pour les hommes. On a envie d’ouvrir légèrement les voiles pour augmenter la vitesse du bateau et en même temps il faut avant tout privilégier le cap et la progression dans la bonne direction. Un choix cornélien qui fait qu’il est bon de prendre un peu de sud-est dès que l’on peut et que s’il est possible un peu de « piper » en profitant des petites variations de vent, il faut le faire. De ce fait, en fonction de ces paramètres, il est évident que le décalage opéré par certains concurrents d’ores et déjà dans l’est de la route n’est pas un hasard mais bien un investissement sur le futur. Autant dire que ceux qui glissent sous la route orthodromique risquent de connaître quelques problèmes dans les heures et les jours qui viennent. Ils seront obligés de border les voiles plus que les autres et de progresser dans une mer légèrement plus orientée de face.
Mais l’information la plus importante de ce classement du matin est bien la position de Stéphane Le Diraison (Cultisol – Institut Curie) qui a glissé à la quatrième place. Une sortie du Pot au Noir pas très bien négociée pour le vainqueur de la première étape en série et voilà qu’Hervé Piveteau (Jules – Imprimerie Cartoffset) s’échappe et compte actuellement 20 milles sur Gérard Marin Julia (Escala – C.N Llanca), 24 milles sur David Krizek (Atlantik FT) et 47 mille sur Stéphane. Maintenant, il faut voir de quoi sera fait l’avenir car Stéphane Le Diraison a privilégié comme Hervé Piveteau une route Est soit une route qui devrait s’avérer payante dans l’avenir. Et à la vue de la position de Stéphane ce matin, parions qu’il récupérera sa place de dauphin d’Hervé dans les jours qui viennent. Maintenant, il faut saluer la remarquable performance d’Hervé Piveteau, qui, en plus d’être en tête de cette seconde étape et magnifiquement bien placé pour la suite des événements. Bien décalé dans l’Est de la route directe, les quelques degrés de décalage d’Hervé vont lui permettre de pouvoir ouvrir les voiles un peu plus que les autres et de mieux contrôler la situation. Chapeau bas…
Le Blévec passe au Sud
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