Petit, trappu, une tignasse ébouriffée, une barbe de corsaire : Fabien Desprès est un type jovial. C’est surtout un marin avec un grand M qui prendra dimanche le départ de sa première transat en solitaire et en course … Et sa 18e traversée de l’Atlantique depuis qu’il a commencé à tirer des bords : "Je n’avais que trois semaines la première fois. Mes parents faisaient du charter sur un vieux grément de 27 mètres, un Dundee. J’ai grandi sur ce bateau. C’était ma maison".
Découverte du mini à l’âge de 15 ans
Ce n’est qu’à l’âge de 19 ans que le jeune homme posera le pied à terre, le temps de préparer son PPV. En clair, son diplôme de skipper professionnel. "Au cours des cinq dernières années, je me suis focalisé sur les vieux bateaux, style Pen Duick".
Amoureux de ces commodes Louis VXI, Fabien en pincait aussi pour les petites luges en carbone de 6,50 mètres. "J’ai flashé très tôt sur les minis, à l’âge de 15 ans après un convoyage qui m’avait bien plu. Après cette expérience, j’ai rencontré plusieurs minïstes". Il a même aidé à la construction du mini "Bon pied – bon œil" du duo Mérigeaux – Parnaudeau.
"Tout est jouable"
Forcément, il a vite aimé ce milieu où les marins savent encore s’entraider. Immédiatement, il a adhéré à "l’esprit mini". Quant à la Transat 6.50, elle s’est présentée à lui comme une évidence : "Je voulais la faire en 1999, mais je n’avais pas trouvé de sponsor. Avec le soutien de Soitec, société grenobloise, j’ai choisi un nouvel architecte (Axel de Beaufort) et un chantier à Marans qui n’avait jamais construit un mini".
Le résultat est plutôt réussi si l’on en juge par les premiers résultats. Au fil des régates auxquelles il a participé, Desprès n’a cessé de progresser : "12e, 7e, 5e, 5e, 4e, 3e. , "annonce celui qui ne craint personne : "Tout est jouable en mer".
Fabien Desprès sait qu’il est un marin expérimenté. Il est maintenant pressé de savoir ce qu’il vaut en régate, au large.
Source Philippe Eliès