Premier test à Douarnenez
C’est donc à un rythme soutenu que Francis Joyon poursuit la prise en main de son prototype géant. IDEC faisait le week-end dernier à Douarnenez sa première sortie dans un cadre dédié à la compétition. La journée du vendredi, ventée à souhait, était l’occasion pour Francis et ses quatre hommes d’équipage de tester, sous pression, la manoeuvrabilité et la réactivité du trimaran. Empannages et virements de bord se sont ainsi multipliés sans anicroche aucune et le cockpit du maxi-trimaran, bien que pensé pour un homme seul, s’est révélé parfaitement convivial pour les Billy Besson, Christophe Houdet, Romuald Favreau et autre Christophe Cudennec. « Le bateau, et ce n’est pas une surprise, reste difficile à manœuvrer pour un homme seul » témoigne Francis, « L’envoi de la grand voile met déjà 4 hommes fortement à contribution. Le contexte de Douarnenez était cependant particulier car il nous fallait multiplier les manoeuvres et IDEC n’a pas été conçu dans cet esprit là. » Le plan Irens-Cabaret est avant tout un dévoreur d’espace et les premières sensations offertes à son skipper le confirment ; « IDEC est bien équilibré, raide certes mais qui ne « lève pas la patte » de manière intempestive » poursuit Francis en faisant ainsi allusion à la propension des trimarans modernes à monter très tôt sur un flotteur, situation délicate à gérer sur le long terme pour un solitaire. S’il est un peu tôt pour parler de performances, tout l’équipage présent à Douarnenez s’est déclaré impressionné par la facilité du géant à accélérer et à trouver de la vitesse, y compris dans le petit temps rencontré lors du convoyage retour vers la Trinité, « où dans 7 à 8 noeuds de vent, nous doublions sans problème la vitesse du vent ».
Deux nouveaux safrans pour IDEC
Une phase importante débute cette semaine pour IDEC qui se verra doté de deux petits safrans de flotteurs : « Tout fonctionne à bord pour le solo mais nous poursuivons la validation de chaque poste » explique Francis. « Nous attendons de ces petits safrans qu’ils nous aident à reculer le moment du décrochage du safran principal à haute vitesse. Ces petits safrans sont pour nous une base de réflexion quant au profil et à la taille définitive dont nous aurons besoin. »
A l’issue d’une grosse semaine de travaux, Joyon se verrait bien partir immédiatement en solitaire. Direction l’île de Wight et le Solent, « Un endroit mythique que j’aime bien et qui m’avait réussi il y a près de 20 ans à l’époque de mon trimaran « Paragon ». Une tentative contre le record de la traversée de la Manche pourrait ensuite venir conclure un été décidément bien rempli.