De leur côté, les tandems de Cheminées Poujoulat (Jourdren-Stamm), Pôle Elior Santé (Bouchard-Krauss) et Initiatives-Novedia (De Lamotte-Hardy), ne font pas mentir de leur statut de gros bras de la
brise. Ce trio de duos réunis en moins de 8 milles ouvre la marche dans le plus fort du coup de vent… Le choc est frontal et les équipages ne doivent pas ménager leur peine sur les eaux du golfe de Gascogne, dont la réputation n’est plus à faire au passage d’une dépression automnale. Comme tant craint et redouté, deux équipages, pourtant rodés mais néanmoins violemment malmenés sur les coups des deux heures cette nuit, doivent renoncer à poursuivre.
Deux retours au port
« Nous avons décidé d’abandonner. De nombreux problèmes techniques (la perte de l’aérien NKE, des problèmes d’étai de trinquette…) nous poussent à mettre fin à cette Solidaire », écrit Marc Lepesqueux. Et le skipper normand de poursuivre : « J’ai de plus subi une forte douleur pectorale lors de la manoeuvre de prise du troisième ris. Nous faisons route vers la Normandie dans 35-45 noeuds de vent de Sud, Sud-Ouest. C’est une décision difficile à prendre, c’est mon premier abandon. Nous étions venus avec la ferme intention d’obtenir un résultat, et notre comportement dans la flotte le montrait bien ».
Même sanction pour les deux compères de Jardin Bio, qui ont également subi un choc violent vers 2h30, dans un creux après le passage d’une vague juste après le virement de bord à l’arrière du front. La structure du bateau est délaminée à l’avant. Benoît Parnaudeau et Stanislas Maslard ne désirent pas d’assistance, ils font route vers La Rochelle.
Brut et amer
Pour les 44 skippers encore en course, pas de recette magique qui tienne dans ces conditions qui obligent à une vigilance de tous les instants. « Pour la navigation dans la baston, on va continuer à mettre du sud dans notre route jusqu’à ce que l’on soit obligé de gérer le coup de vent de sud-ouest. Là, on fera
de l’ouest puis après le passage du front si on est assez loin du cap Finisterre, on enverra plein sud » explique Erik Nigon à bord d’Axa Atout Cœur pour Aides. Quelques heures plus tard, il l’a suivie au pied de la lettre : « Nous avons viré derrière le front. Nous allons bien mais pas mal de bricoles à faire quand se calmera. Nous avons toujours du vent. Et surtout, ça tape. Vive les vacances ! ». Voilà pour l’ambiance de cette nuit dantesque. Néanmoins, difficile de ne pas souligner que, pour l’heure, le gros des troupes courbe l’échine et s’en sort la tête haute.