Déjà les Canaries pour Francis Joyon

Joyon sur un flotteur
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Et maintenant l´Atlantique ! Déjà ! Francis Joyon ne traîne pas en route depuis son départ de Cadix, hier matin mardi. A des vitesses très souvent supérieures à  25 nœuds, il a signé ce matin à 8h une journée à 580 milles… Et dès 14h cet après-midi, IDEC est au sud-est de Gran Canaria, la porte obligatoire à respecter dans ce parcours de la Route de la Découverte à destination de San Salvador (3884 milles en route directe).

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« J´étais tout le temps entre 25 et 33 nœuds » témoignait ce matin le skipper trinitain, quelques heures avant son passage de la porte,  juste après avoir empanné une première fois pour passer à travers l´archipel des Canaries. « J´ai fait une bonne distance sur ce premier jour»  se félicitait-il, tout en racontant une première nuit « où il y a encore eu de la bagarre ». Traduisez : du vent, de la mer et donc « une veille constante, pour choquer un mètre d´écoute et abattre sous le grain quand c´est nécessaire… » Francis avoue n´avoir « pas dormi plus d´une heure ou deux », mais relativise : « je ne dors jamais beaucoup la première nuit : j´écoute le bateau, j´essaie de le comprendre, je m´adapte …»

Côté météo, comme prévu – c´ était même la raison de la route d´IDEC hier, très proche des côtes marocaines – le vent a légèrement basculé vers le nord et un peu molli. Fini donc la voilure arrisée, les deux ris-trinquette : «j´ai renvoyé toute la toile, grand voile haute et solent,  il y a entre 17 et 25 nœuds de vent de nord. Le bateau accélère sous les nuages et ralentit quand il n´y en a pas, mais je suis à peu près toujours entre 21 et 22 nœuds sans nuages et à 27 ou 28 nœuds quand j´en accroche un » témoignait le skipper d´IDEC, quelques heures avant de pouvoir s´attaquer à la traversée de l´Atlantique proprement dite, « chose que je ferai dès cet après-midi ».

Dans les heures à venir pour entamer cette traversée, Francis Joyon devra surtout se méfier du dévent de Ténerife, « qui peut aller jusqu´à 100 milles de l´île. Donc, il faut faire bien attention à ne pas se faire encalminer ». A plus longue échéance, il y aura peut-être « une zone de transition météo plus délicate d´ici 3 ou 4 jours, mais pour l´instant je gère ce que j´ai et tout va bien à bord, je m´applique à aller vite ».

A 14 heures, IDEC était flashé à 25,6 nœuds par 27°41 de latitude Nord et 15°11 de longitude Ouest, à 3200 milles de l´arrivée à San Salvador. Francis Joyon s´était alors déjà forgé un matelas de plus de 100 milles d´avance sur le record à battre de Thomas Coville. Le maxi trimaran rouge entamait ainsi plutôt sereinement son deuxième jour à la poursuite du fameux chrono à battre : 10 jours, 11 heures, 50 minutes et 46 secondes.