Au large de l’Amérique du sud, le skipper d´IDEC avait lui aussi mangé son pain noir, progressant difficilement face au vent et dans une mer « casse bateau ». Trois jours avant de couper l´équateur, Joyon racontait : « J’ai eu toute la nuit des grains très violents sous de sombres nuages, et l’allure du bateau était très inconfortable, avec de très gros chocs dans les vagues.» (source IDEC) Une situation qui fait parfaitement écho à celle que vit actuellement Thomas Coville, pénalisé par des conditions « très changeantes avec des alizés capricieux, perturbés par des grains et ça cogne de partout dans les sessions au près. »
950 milles de déficit
Sodeb´O et IDEC suivent désormais des routes parallèles mais le déficit du « challenger », qu’il avait réussi à réduire autour des 300 milles, vient de tripler en 48 heures. L´écart s´élève désormais, ce lundi 5 janvier, à un peu plus de 950 milles après avoir perdu une dizaine d´heures depuis hier dans une succession de nuages orageux. La tendance pourrait s´inverser dans les jours qui viennent, car dans la zone « roulette russe » du Pot au Noir, le détenteur avait ralenti suite à la rupture de sa drisse de grand voile et surtout du problème de fixation d’un hauban, qui menaçait de faire démâtêr IDEC. Mais pour l´instant, le skipper de Sodeb´O navigue toujours dans le Sud de l´équateur et traverse une nouvelle transition météo complexe, en attendant que l´alizé se stabilise. Rappelons que Francis Joyon avait coupé l´équateur avec 12 jours d´avance sur le tableau de marche d´Ellen MacArthur… Un an plus tard, Thomas Coville flirte, lui aussi, avec l´exceptionnel, même si « les records et notamment celui de Francis sont devenus si difficiles à battre. » A 4 400 milles de l´arrivée alors qu’il entame son 49e jour de mer, Thomas Coville continue de se démener, même si rien est simple et que l´enchaînement météo se fait une fois encore aux forceps. « Je vais me battre jusqu´au bout. J´ai voulu faire ce trip et vais continuer à me donner à fond pour exploiter les conditions au mieux et garder le rythme. »