La sortie de l’Atlantique s’est effectuée avec tambours et trompettes, Sodebo enchaînant plusieurs journées et plusieurs nuits à haut régime. Thomas entame désormais le second tiers de ce tour du monde qu’il ne fait pas "en convoyage" rappelle-t-il, le sourire aux lèvres. Il a encore pas mal manœuvré cette nuit mais les 24 à 36 prochaines heures pourraient lui permettre de se reconstituer un petit capital sommeil.
Pourtant, même si ces 8 000 premiers milles se ressentent dans les muscles endoloris du marin, celui-ci s’étonne de sa "fraicheur" à ce stade du voyage : "Avant, j’avais de vraies carences alimentaires et avec le stress, je n’arrivais pas à manger. Alors que là, je mange ce qu’il faut tous les jours. Physiquement, je me sens dans le bon tempo, même encore cette nuit où j’ai manœuvré 5 à 6 fois de grosses et lourdes voiles demandant de l’effort dans la durée et j’avais vraiment de l’énergie."
Le bateau lui aussi garde la forme : "outre les bricoles quotidiennes que j’ai réussies à régler au fur et à mesure, Sodebo est à 100% !" Un point très rassurant pour Thomas qui avoue se sentir aussi « porté au quotidien par mon équipe et mes routeurs qui font un travail fabuleux."
Le tableau serait idéal s’il n’y avait pas ces 1241 milles de retard sur le détenteur du record en ce début de 18e jour de navigation. "Un chiffre frustrant qui ne donne pas la teneur de ce que j’ai donné et le niveau du bateau mais c’est ainsi. Etre en retard pousse aussi à être tout le temps à l’attaque. Nous savions que nous serions sûrement en retard sur ce tronçon là. Une journée aurait été idéale, là, c’est presque deux mais cela aurait pu être bien pire avec Saint-Hélène étalée de la sorte dans l’Atlantique Sud. Pour la suite, nous savons que nous pouvons gagner sur la remontée de l’Atlantique de Francis. Notre objectif est donc de doubler le Cap Horn avec au maximum 1000 milles de retard… pas simple."
Retard à 14h : 1241 milles par rapport à la route de Francis Joyon