Il y a deux ans , il avait fait partie des douze pionniers qui avaient ouvert la voie en solitaire sur le parcours St Nazaire- Cuba : " C’était une belle aventure. On nous avait promis la galère. Mais on avait eu des conditions plutôt clémentes. Au niveau météo, l’arrivée était aléatoire et les classements n’avaient pas reflété ce qui s’était passé sur l’eau. Au final, j’étais déçu de terminer second derrière Eric ( Drouglazet) qui avait sorti le grand jeu. "
Un rang de favori
Une déception digérée et Charles Caudrelier est au départ de cette édition qui reliera Belle Ile à Marie Galante. " Ce parcours en route directe sur l’Atlantique , c’est un formidable terrain de jeu." A la maitrise parfaite du Figaro acquise en sept années sur le circuit , il ajoute l’expérience d’une transat en solitaire sur ce monotype. Cela concourt à faire du skipper de Bostik un des logiques favoris de cette transat " On est plusieurs dans ce cas de figure. La course sera très ouverte et se jouera sur le placement plus que sur la vitesse pure. Il faudra tenir la distance car une transat en Figaro cela peut être dur. La météo décidera ."
Conquis par les multis
Pour Charles Caudrelier, cette transat a une saveur particulière car il va quitter le circuit Figaro et passer à la dimension supérieure . Il épaulera notamment Marc Guillemot sur le 60 pieds Safran dans la prochaine transat Jacques Vabre . Le besoin de changer d’horizon ? " Je n’ai pas envie de devenir un stakhanoviste du Figaro. J’ai navigué sept ans dans cette classe et j’ai adoré. C’est bien de couper pour revenir plus tard " dit-il. A l’image d’autres marins de sa génération, Beyou , Le Cleac’ h, il est titillé par les rêves de Tour du monde : " Comme tout marin , j’aimerais bien faire un Vendée Globe.Mais sincèrement mon coeur penche plus pour les multis. Ce sont des machines extraordinaires." dit – il conquis par ses expériences sur Banque Populaire.
La dernière
Pour l’heure, il est totalement concentré sur cette transat à armes égales avant de passer la barre de Bostik au jeune morbihannais Nicolas Lunven. " On part toujours pour gagner mais le fait que ce soit la dernière ajoute à ma motivation. " Après sa victoire dans la Solitaire du Figaro en 2004 , le finistérien a connu deux saisons en demi – teinte " Cela tient à un peu de chose. J’ai connu moins de réussite. Je me suis compliqué la vie pour faire progresser le bateau oubliant peut être des fondamentaux… " Il aborde ce rendez- vous avec beaucoup de sérénité : " J’ai repris les choses simplement. Je pars avec l’idée de retrouver mes sensations. " Vendredi , Charles Caudrelier bien dans ses bottes a annoncé la couleur en s’adjugeant le prologue.
Gilbert Dréan