Cercle Vert reprend les commandes

Gildas Morvan - Cercle Vert
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Après une première partie de course très tactique jusqu’à Madère, cette deuxième portion, qui consiste à traverser l’Atlantique, offre moins d’options possibles. Au nord, pour aller au plus court. Ou au sud, pour faire de la vitesse au prix d’une route plus longue. Si en plus les fichiers météo tardent à venir, il ne reste plus qu’à aller tout droit sans se poser de question. C’est une course de petits chevaux. Et toute la difficulté est d’arriver à faire avancer le bateau au plus vite 24h/24.  Ne pas se relâcher. Tel est donc le credo des 25 duos encore en course. Lorsqu’on est devant, la motivation vient toute seule. Pas la peine de se forcer. Mais pour les retardataires, c’est plus difficile. Il ne faut pas oublier qu’on est en course. Sans parler de ceux qui ont déchiré un ou deux spis les premiers jours, et qui naviguent désormais avec une épée de Damoclès au-dessus de leur tête. Si leur troisième et dernier spi explose, c’est la cata !

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Ils ont dit à la vacation de 5h00 ce matin…
 
Erwan Tabarly (Cercle Vert), leader ce matin :  « ça fait toujours plaisir d’être devant. La plupart ont choisi le sud pour avoir plus de vent. Mais comme on n’a toujours pas de fichier météo récent – le dernier date du 14 à 18h ! – ce n’est pas facile de prendre une option à long terme. Comme on ne sait pas trop ce qu’il va se passer dans une semaine, on reste au centre. On aimerait bien être un peu plus au sud de notre position, mais si on empanne maintenant, le bord vers le sud risque de nous coûter cher. »
 
Thierry Chabagny (E.Leclerc/Bouygues Telecom), 2e ce matin :  « Hier, on a empanné plusieurs fois ensemble avec Cercle Vert dans la journée. Puis Erwan et Gildas sont repartis dans le sud, mais nous n’étions pas très convaincus par ce bord. Pour l’instant, le bord tribord amures est très rapprochant. On surveille ce que font Les Mousquetaires (de Broc/Petit) dans notre nord. J’ai vu qu’ils avaient beaucoup perdu au dernier classement, ce qui n’est pas pour nous rassurer. En fait, on échangerait bien notre position avec Aquarelle.com (Bestaven/Guérin), Brit Air (Le Cleac’h/Troussel) ou Cercle Vert (Morvan/Tabarly). Leur position est moins risquée que la nôtre. Elle risque de payer plus tard. Si l’anticyclone gonfle un peu, nous, on s’arrête. Pour l’instant, on a un vent bien établi, et on file à 8 nœuds de moyenne sur la route. Donc on en profite. »
 
Ronan Guérin (Aquarelle.com), 3e ce matin:  « On est sous un grain en ce moment. Là, le bateau est à 16,4 nœuds sous pilote, c’est le bonheur ! Au-dessus de 20 nœuds de vent, ce bateau est royal. Yannick (Bestaven) dort, et moi je joue avec la télécommande à l’intérieur pour vous parler. Tout le jeu stratégique consiste en ce moment à négocier une dorsale anticyclonique. Comment la contourner ? Au nord, ils pensent pouvoir passer tout droit. Ceux du sud se rallongent la route de façon conséquente. Nous, on reste au milieu. L’avantage, c’est que le système n’évolue pas très vite. Ça nous laisse voir venir. »