La course poursuite aura été fatale à Alex Thomson, HUGO BOSS, puis à Mike Golding, ECOVER. Les deux Britanniques s’étaient lancés à la poursuite de Bernard Stamm, à brides abattues. Mercredi dernier, CHEMINEES POUJOULAT, au près, voyait fondre son avance d’heure en heure.
Le premier des poursuivants à jeter l’éponge a été Alex Thomson. Jeudi, Alex signale vouloir abandonner HUGO BOSS après avoir constaté une faiblesse importante au niveau de sa tête de quille. Vendredi, Mike Golding, alerté par l’organisation de la course, se déroute et embarque son compatriote à bord d’ECOVER. Six heures après avoir récupéré Thomson, Golding perd son mât, brisé en deux morceaux.
« Le mât est tombé dans une rafale d’une quarantaine de nœuds, explique Mike Golding. C’est arrivé alors que je venais de naviguer 80 milles au près dans une mer formée et des vents soutenus, pour aller chercher Alex. Ce dernier s’en veut, mais nous sommes arrivés tous les deux à la conclusion que les dommages étaient déjà là. Oui, c’était une rafale. Oui, nous marchions vite, mais nous ne poussions pas la machine. »
Le démâtage s’est produit alors qu’ECOVER était au portant, à 135 degrés du vent, un ris dans la grand-voile. « J’ai choqué le hâle-bas en grand pour soulager la grand-voile, mais elle était déjà «molle», raconte Golding. Je me suis alors précipité sur l’écoute de grand-voile… juste pour voir le mât se briser à deux endroits au niveau des barres de flèche. Il est difficile de savoir ce qui s’est passé. Une des deux ruptures se situe 1,50 mètres au-dessus du troisième ris et l’autre au niveau du premier ris. La rafale était importante mais n’avait rien de comparable avec ce que nous avions vécu les deux nuits passées. En comparaison, c’était une balade au parc… »
Une balade qui a mal tourné, puisque les deux Britanniques font route à 7 nœuds vers Cape Town sous gréement de fortune, grand voile gréée sur la bôme. Les deux morceaux de mât ont été conservés pour être analysés.
Pour le moment, Mike Golding est toujours considéré en course. Il pourra repartir si son équipe technique arrive à lui envoyer un nouveau mât en Afrique du Sud.
A 650 milles des îles Kerguelen, la porte de sortie du Grand Sud, CHEMINEES POUJOULAT conserve toujours la tête de la course. Bernard Stamm, souffre du froid et a hâte de pouvoir à nouveau mettre cap au Nord. Rappelons que Bernard s’est embarqué dans cette première étape de la VELUX 5 OCEANS en laissant ses fourrures polaires à terre. CHEMINEES POUJOULAT devrait laisser les Kerguelen dans son sillage et faire cap direct vers Fremantle (Australie) d’ici lundi midi. A 880 milles du leader, le Japonais Kojiro Shiraishi récupère la seconde place.
Loin derrière, Sir Robin Knox-Johnston, SAGA – INSURANCE, Graham Dalton, A SOUTHERN MAN – AGD, et Unai Basurko, PAKEA, quittent les Tropiques et se dirigent vers les 40e rugissants.