Ambiance morose chez Alinghi

Conférence de presse Alinghi
DR

On aurait pu imaginer un discours pour remonter le moral des troupes à l’instar d’un entraîneur de foot à la mi-temps, mais hier soir à Valence les trois représentants d’Alinghi sur l’estrade semblaient très incertains de la suite des affaires. A commencer par l’architecte interrogé sur la conception du multicoque suisse. Rolf Vrolijk semblait perplexe : « On était surpris par leur performance. On a travaillé sur les voiles et on a étudié toutes les configurations. On était surpris par ce qu’ils ont réussi à faire. Peut-être qu’avec une autre configuration, on pourrait mieux faire. On étudiera les performances relatives demain et avec d’autres conditions, on verra dimanche. Ils ont effectué une belle performance. La journée était la leur. »

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Brad Butterworth est bien connu pour son franc-parler, mais même le skipper d’Alinghi semblait incapable de comprendre ce qui a pu se passer. Interrogé sur les différences entre Alinghi 5 et USA, sa réponse était néanmoins claire « Vous avez vu la course ? Qu’est ce que vous voulez que je dise ? Ils ont montré la rapidité de leur machine. Ils ont mal démarré mais ils avaient de la vitesse. Ils nous ont dépassés! (…) Ils ont bien travaillé avec leur voile d’avant. Ils savaient comment faire. Demain on examinera comment améliorer notre performance. Une brise plus faible nous conviendrait peut-être mieux. »

En effet, c’est le mot « peut-être » qui revient régulièrement hier soir, car on n’a pas eu droit à des excuses, ni aux promesses de mieux faire, mais plutôt à des interrogations et des doutes. Questionné sur ce qui allait se passer dans l’immédiat, Ernesto Bertarelli (Président de l’équipe) a déclaré : « Une bonne bière. Une bonne nuit de sommeil. On analysera la course demain. Peut-être qu’avec d’autres conditions on fera mieux dimanche. On verra. »
On note même une certaine résignation dans le ton du patron : « On fera tout notre possible pour remporter la prochaine course. Mais nous n’allons pas construire une aile d’ici dimanche ! Il n’y a pas de raison pour modifier l’équipage. On aura pratiquement le même équipage sur la ligne dimanche. Je n’ai pas de regrets. C’est une course. On perd et on gagne. C’est cela le jeu ! Savoir perdre est important quand on fait des courses. Mais ce n’est pas encore fini. »

La seule explication offerte à part la vitesse supérieure du trimaran américain était que la brise s’est renforcée plus rapidement que prévu et que le catamaran était donc surtoilé pendant une grande partie de la course. « Après le départ et la pénalité, c’était bien. On pensait qu’on travaillait bien, mais le vent évoluait rapidement. On a effectué un changement de voile et on a perdu notre avantage » Revenant sur la pénalité du pré-départ Bertarelli avoue que son équipe était « un peu surprise par la décision au départ », mais n’a pas fait une histoire autour de cet incident hier soir.
En réponse à une question sur ses intentions en cas de défaite Bertarelli a dit simplement « Pour nous, celui qui gagne sur l’eau sera le vainqueur. »

Tant qu’il y a de la vie
Plus tard dans la soirée, l’équipe a également publié ses réactions officielles à cette défaite par le Challenger américain, mettant en avant le fait que tout pourrait changer dimanche lors du second duel, si les conditions s’avèrent différents, tout en admettant que la pente est rude.

Brad Butterworth : "Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Nous allons nous regrouper et penser à la seconde manche. La course de dimanche sera différente. Nous verrons quelles conditions se présenteront. Ils ont l’air vraiment impressionnants au près. C’était difficile pour nous de les retenir. Nous avons du pain sur la planche".