C’est une ambiance studieuse et concentrée qui marquait ce début de week-end au Sud de Tristan de Cunha : en quelques heures, la situation a radicalement changé à bord de Groupama 3 puisque la délicate sortie de l’anticyclone des Açores de la fin de semaine, a fait place à un train d’enfer au-devant d’un front froid qui se déplace à 35 nœuds… Les moyennes ahurissantes qu’atteignent Franck Cammas et ses neufs équipiers sont bien sûr le résultat d’un vent stable, mais aussi d’une mer peu formée et encore bien organisée. La conséquence aussi d’une nécessité de rester en avant de ce front froid le plus longtemps possible pour maintenir cette trajectoire parfaitement droite et ce tempo exceptionnellement rapide…
« Depuis samedi matin, nous naviguons avec deux ris dans la grand voile et sous Solent dans un vent de Nord-Ouest entre 28 et 30 nœuds, mais avec très peu de mer… En ce moment, nous sommes à 35 nœuds de moyenne ! L’ambiance s’est franchement humidifiée : il fait gris, ça mouille, mais il ne fait pas encore froid, » indiquait Bruno Jeanjean à la vacation radio.
Une histoire à terminer
La longitude du cap de Bonne-Espérance n’est plus qu’à 800 milles environ des étraves du trimaran géant : à ce rythme, le trimaran géant aura passé le méridien de Greenwich entre 22h00 et minuit (heure française) ce samedi, et la longitude du premier cap de ce tour du monde peut même s’envisager au coucher du soleil dimanche.
« Je ne prends pas la barre par des conditions comme celles d’aujourd’hui. Il y a eu des moments durant la descente de l’Atlantique où j’en ai eu l’opportunité sur une mer plate avec des conditions très sympas. Les barreurs du bateau mènent l’engin d’une manière admirable… Je suis super content d’être à bord parce que l’équipe à terre a tout de même réalisé un travail superbe pour que nous puissions repartir. Tout l’équipage est resté particulièrement motivé et nous savons que désormais nous avons une histoire à terminer ! »
Côté comparatif avec le temps de référence du Trophée Jules Verne, Groupama 3 a réalisé une excellente journée avec 719 milles au compteur quand Orange 2, dans une de ses phases les plus rapides de son tour du monde, n’avait engrangé « que » 680 milles par rapport à la route optimale ! Le débours a donc chuté de quarante milles ces dernières 24 heures…
Et malgré des moyennes encore plus impressionnantes que celles des Américains et des Suisses à Valencia vendredi après-midi, l’équipage était attentif au déroulement de la première manche de la 33° Coupe : « Hier pour le premier match de la Coupe de l’America, l’organisation à bord n’a pas changé. Mais on avait l’oreille un peu plus à l’écoute sur ce qui se passait dans la cabine : il y avait des informations qui remontaient et qui laissaient penser qu’il allait se passer quelque chose. On a vite compris que le match était rapidement joué …»




















