Adrien Hardy prend la tête …

Adrien Hardy - Agir Recouvrement
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Après une journée de vendredi marquée par les soucis techniques et autres mésaventures rencontrées par Armel Tripon (Gedimat),Nicolas Troussel (Financo) ou Franck Le Gal (Lenze), mais aussi et surtout, par l’abandon d’Eric Drouglazet (Luisina) que l’on comptait pourtant parmi les sérieux prétendants aux honneurs à Marie-Galante, une nuit sans grand bouleversement est parfois la bienvenue… Ce matin, chacun poursuit donc son petit bonhomme de chemin sur un itinéraire plus ou moins sudiste selon les tendances défendues par les uns ou les autres. Après avoir longtemps joué les extrêmes, Thierry Chabagny n’est à présent plus le plus proche de la route directe et dans la nuit, c’est Adrien Hardy qui a le plus poussé dans l’Ouest.

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A 24 ans, le plus jeune concurrent de la Transat BPE 2009 est manifestement bien décidé à naviguer sans complexe aucun sur sa première transatlantique à bord d’un Figaro Bénéteau 2. Avec détermination il a rejoint ces dernières heures le skipper de Névez dans son option et assume ses choix, quitte à faire cavalier seul. La valeur n’attend définitivement pas le nombre des années dans la famille des figaristes et le début de course du skipper d’Agir Recouvrement, en tête ce matin, ou de François Gabart (Espoir Région Bretagne), quatrième et auteur d’une trajectoire d’une réelle intelligence, vient le confirmer avec force d’exemples.

Mais la nouvelle génération n’aura pas la tâche facile pour prendre le pouvoir. Il leur faudra bien évidemment compter avec les ténors de la série parmi lesquels Nicolas Troussel (Financo). Maîtrisant dans la force tranquille, le tenant du titre entre Belle-Île-en-Mer et Marie-Galante a retrouvé le podium et n’a rien perdu de sa vista. Ce dernier, comme l’ensemble des concurrents, attend maintenant une chose essentielle : la chaleur et surtout la possibilité de sécher le marin et son intérieur. La bonne nouvelle est pour demain, sans doute au moment même où le virage à droite se négociera…

Ils ont dit…

Nicolas Troussel – Financo – 3ème au classement de 5h

« Oui ça va très bien ! J’ai bien dormi cette nuit. On voit bien les bateaux qui ont abattu, ils étaient  sous spi, et ceux qui ont loffé étaient sous foc. Moi j’étais sous foc. Maintenant je suis à l’affût, prêt à envoyer quand ça va donner. Je n’ai plus de girouette donc je ne peux pas vous dire quelle est la  force et direction du vent. Il doit y avoir une trentaine de  nœuds. Le problème de VHF ce n’est pas très grave, c’est plus l’aérien qui m’embête. Il va falloir que je monte dans le mât pour dégager l’antenne VHF mais ça je ne pourrai pas le faire avant 2 jours. Le virage à droite on le prendra dans 60 milles, c’est à dire au niveau de Madère. Après on tournera progressivement, avec le vent.  Demain on devrait commencer le vent arrière, on sera à plat on pourra réparer et faire sécher les affaires, c’est important le confort et la chaleur ! Ce n’est pas que cette situation depuis le début est spécialement dure et éprouvante, c’est juste chiant! Il faut faire attention à tout parce qu’il y a de l’eau partout dans le bateau, tout est toujours humide et ce n’est vraiment pas agréable. »

 Eric Drouglazet – Luisina – abandon
« Le pilote c’est une vraie catastrophe, il s’enclenche mais il ne barre pas. Je barre quasiment de l’intérieur pour éviter de me prendre des paquets sur la tête. Je fais cap sur le cap Finisterre et si je suis fatigué je ferai un détour par La Corogne car Luc Pogonkine et Vianney, des potes skippers m’ont proposé de venir me rejoindre. C’est évidemment pas un pétage de plombs ou quoi, ça n’allait déjà pas du tout hier midi quand j’ai demandé à parler à Jean Maurel en privé. Je ne voulais pas abandonner je lui ai dit que j’avais de gros soucis à bord mais que je voulais continuer.  Après j’ai appelé mon sponsor pour prendre une décision réfléchie avec eux. Je ne regrette pas parce que l’Atlantique je l’ai déjà traversé une quinzaine de fois, donc si j’ai pris cette décision c’est que je n’avais pas le choix. Ca aurait été ridicule de continuer et de me mettre en danger. Je sais exactement ce qu’il se serait passé : j’aurais été sous spi, au moment d’aller dormir le bateau aurait fait un 360, il aurait fait cocotier autour de l’étai, du coup je serai monté au mât et ça aurait fini en catastrophe. J’en ai ras le bol, après l’AG2R où on s’est rentré dedans avec Nico (Troussel), puis mon accident de scooter sur une des étapes de la Cap Istanbul, c’est vraiment atroce, il est temps que la roue tourne. »