Baptiste Hulin et Thomas Rouxel (Viabilis Océans) ont franchi les premiers la ligne d’arrivée des Ocean Fifty en baie de Fort-de-France pour la 17ème édition de la TRANSAT CAFÉ L’OR Le Havre Normandie ce jeudi 6 novembre à 15h54 heure locale (20h54 à Paris). Le podium s’est joué en une demi-heure.
Baptiste Hulin et son équipier Thomas Rouxel ont signé le come-back de cette TRANSAT CAFÉ L’OR Le Havre Normandie dans les toutes dernières heures de course. Leur histoire avait pourtant débuté difficilement avec une escale technique à l’Aber-Wrac’h dès la première nuit de course après un souci de grand-voile. Les deux hommes repartent bons derniers mais refusent de baisser les armes. Viabilis Océans réussit à rattraper ses camarades dans la descente vers les Canaries, se glisse dans le quatuor de tête au détour de l’archipel et prend même la seconde place au classement à la sortie du Cap Vert. La complicité du duo fonctionne à merveille pour ces deux habitués de la Route du café. Lorsque Edenred, victime d’une avarie, cède sa position de leader de l’autre côté de l’Atlantique, Viabilis Océans prend les commandes, rattrapé ensuite par Wewise à la veille de l’arrivée. Mais à l’approche des côtes martiniquaises, pas question d’échouer si près du but. Viabilis Océans grille la priorité à ses concurrents et remporte brillamment cette 17e édition prouvant que rien n’est joué tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie.
LEUR COURSE EN CHIFFRE
Heure d’arrivée locale : 15 h 54 min et 30 sec (20 h 58 min et 30 sec à Paris)
Temps de course : 12 jours, 5 heures, 24 minutes et 30 secondes
Distance parcourue : 5 709,41 milles
Vitesse moyenne (sur l’orthodromie) : 16,02 nœuds
Vitesse moyenne (réel) : 19,46 nœuds
Baptiste Hulin : « Je suis tellement heureux, je ne trouve pas les mots. C’est ma première victoire sur une course majeure, c’est dingue ! C’était une course incroyable, on a pris la tête avant le rocher du Diamant, la gagner, c’est incroyable. On s’est fait plaisir en arrivant, c’était magique. L’expérience de Thomas a été importante. On construisait tout ensemble, on a pu assumer ensemble nos options jusqu’à celle de cet après-midi. Je sors hyper grandi de cette expérience avec lui. La classe Ocean Fifty est super, c’est génial d’arriver sur un patin en baie de Fort-de-France, d’arriver proches des copains. Dans les premières heures de course, on pense devoir abandonner car on déchire notre grand-voile. On a réparé grâce à une belle chaine de solidarité à l’Aber Wrac’h. On n’a jamais rien lâché, c’était une grosse remontada. On était dans une dynamique positive avec Thomas. »
Thomas Rouxel : « C’était fou, indécis jusqu’à l’approche de la Martinique. La nuit dernière, on se disait que tout était possible, mais ce scénario était quand même improbable. Notre option sud était osée, c’était un pari, et ça a marché ! Pour rattraper notre retard après l’arrêt à l’Aber Wrac’h, nous avons cravaché dans des conditions relativement clémentes. Il fallait que nous soyons rapides pour éviter la dépression portugaise, c’est ce qui nous motivait avant tout. Aux Canaries, nous avons pu recoller au groupe de tête, et avons eu de la réussite. Au Cap-Vert, j’avais énormément travaillé en amont sur la topographie, les masses d’air pour voir si ça passait entre les îles, et ça a marché. C’était incroyable ! Une traversée de l’Atlantique n’est jamais facile avec les variations de vent à gérer, les grains, les zones sans vent. Nous pouvons être fiers de nos trajectoires, nous avons bien navigué. C’est une vraie satisfaction ! »
Viabilis Océans : retour sur une remontée spectaculaire
Parti du Havre le 25 octobre dans des conditions très toniques, Viabilis Océans se hisse rapidement dans le top 3 au Raz Blanchard avant qu’une nuit dantesque ne secoue la flotte des dix Ocean Fifty : mer forte, rafales violentes, trois chavirages. Baptiste Hulin et Thomas Rouxel, eux, subissent une avarie de grand-voile et se déroutent vers l’Aber Wrac’h, où l’équipe technique de BE Racing — soutenue par les marins locaux, dont Jacques Caraès, Gildas Morvan et Eric Cochet — remplace leur voile par celle d’entraînement. Après les 4 heures réglementaires d’escale, Viabilis Océans repart en dernière position, avec 130 milles de retard sur la tête de flotte, déjà lancée dans le golfe de Gascogne.
Heure après heure, plus déterminés que jamais, Baptiste Hulin et Thomas Rouxel reviennent fort alliant vitesse, concentration et régularité.
24 heures après leur escale, ils dépassent successivement Upwind by MerConcept puis Mon Bonnet Rose. Le 28 octobre, au large de Casablanca, ils rattrapent Le Rire Médecin – Lamotte. Devant eux, l’élastique se tend : la tête de flotte prend le large et enregistre alors 200 milles d’avance, mais se retrouve ralentie à l’approche des Canaries par une dorsale, zone sans vent difficile à négocier. Viabilis Océans en profite, optimise ses transitions et remonte à la 3ᵉ place, au large des côtes mauritaniennes.
La bagarre d’empannages se poursuit jusqu’au Cap-Vert, où Baptiste et Thomas choisissent une option stratégique affirmée : couper entre les îles de Praia et Maio pour éviter le dévent. Un choix payant puisqu’au début de la traversée de l’Atlantique, Viabilis Océans est déjà deuxième.
Le 4 novembre, coup de théâtre : Edenred subit une avarie et ralentit. Viabilis Océans prend alors les commandes d’une flotte aux abois. S’en suivent des alizés instables, des grains, des zones moins ventées, peu de sommeil et un engagement total. Ce 6 novembre, à 90 milles de l’arrivée, les deux bateaux de tête sont à égalité mais sur deux options différentes : Wewise au nord, Viabilis Océans au Sud. « Les dés sont jetés, c’est désormais le vent et ses possibles variations d’angle qui en décideront ! » confiera Thomas dans un message du bord ce jour… Jusqu’au bout, sans aucun répit, les deux marins sur Viabilis Océans auront décidément tout donné.










