Transat Jacques Vabre. Des conditions engagées en Ultim

LE HAVRE, FRANCE - OCTOBER 29 : Ultim boats are taking the start of Transat Jacques Vabre in Le Havre, France, on October 29, 2023. (photo by Jean-Marie Liot / Alea)

Alors que le départ se rapproche, les Ultim ont devoir gérer un départ compliqué. Armel Le Cléac’h et son co- skipper, Sébastien Josse, analysent avec attention les conditions attendues au départ. Cela s’annonce complexe avec 25 à 30 nœuds dès les premières heures, un passage de front en sortie de Manche et l’ anticyclone des Açores qui devrait être délicat à traverser.

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Chez eux, le ton est concentré et déterminé. Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse ont basculé en « mode course » depuis jeudi. Les briefings météo avec Marcel Van Triest, le routeur, Ronan Lucas le directeur du Team Banque Populaire et Pierre-Emmanuel Hérissé le directeur technique s’enchaînent. Le challenge est grand, d’autant que les conditions seront particulièrement musclées dès le départ. « Les 48 premières heures seront très sportives, très agitées donc il faudra répondre présents » assure Armel Le Cléac’h.

Une sortie des bassins anticipée

Au départ, un vent de Sud, Sud-Ouest devrait balayer la flotte avec un vent entre 25 et 30 nœuds. Les skippers de la classe ULTIM sont sortis du bassin où ils étaient jusque-là, ce qui a été le cas ce samedi matin pour le Maxi Banque Populaire XI.

Ensuite, toute l’attention sera focalisée sur le départ qui aura lieu à 13 h 05 pour les Ultim. « Les conditions étant aussi engagées, les organisateurs ont réduit le parcours côtier, ajoute Armel. Ça aurait été dangereux d’aller jusqu’à Étretat alors qu’on a encore 7 500 milles à parcourir. On va donc faire une route directe vers la pointe du Cotentin avec ce vent fort de Sud-Ouest ». Une entrée en matière que le skipper qualifie de « très tonique » alors que la suite devrait être tout aussi corsée.

« Dès la sortie de Manche, on aura un front à traverser avec une mer agitée, 4 à 5 mètres de creux et du vent qui va se renforcer. Derrière, il y a la possibilité d’aller chercher une seconde dépression qui arrive de nouveau par l’Ouest ». Là, « plusieurs stratégies seront possibles » d’après Armel. « L’ anticyclone des Açores est complexe à traverser, il forme une grande barrière au nord des Canaries. Il faudra trouver le bon endroit pour passer même si les options restent encore très ouvertes. »

Si le scénario des premiers jours semble complexe pour les marins, il en faut plus pour décontenancer Armel et Sébastien. « Nous sommes confiants parce que nous sommes prêts, résume Armel simplement. Cela fait plusieurs jours que l’équipe technique a terminé la ‘job list’ qu’on s’était fixée depuis qu’on est arrivé au Havre. C’est la démonstration que le travail de ces derniers mois a été bien réalisé. On peut se concentrer à 100% sur le sport et la performance ! »

L’analyse du parcours par François Gabart 
« Le départ est assez classique sur la Transat Jacques Vabre car même si les destinations ont changé entre les Antilles ou le Brésil, le départ a toujours été donné au Havre et à la même période. On sortirait de la Manche a priori dans des conditions assez musclées au près. Il y a ensuite la descente de l’Atlantique. Après le pot-au-noir, on devra laisser l’archipel Sao Pedro et Sao Paulo à bâbord. C’est assez rare de passer le pot-au-noir avec un way-point* quasi obligatoire à sa sortie. Le terrain de jeu est habituellement plus ouvert. En revanche, après, cela se réouvre avec un long bord de près qui ne sera pas forcément simple à gérer. Il peut y avoir du vent, de la mer et ça peut être un peu casse bateau. Il faudra tirer des bords et il est probable qu’il y ait de l’écart latéral entre nous. C’est intéressant car ce sera une course de vitesse bien-sûr mais le choix de trajectoire sera aussi très important. Direction ensuite vers l’île de l’Ascension avec un way-point que la direction de course pourra ajuster. On repassera le pot-au-noir dans une zone a priori plus favorable. Puis il y aura un long portant jusqu’en Martinique avec là encore beaucoup de bords à tirer. Il faudra aller vite, mais surtout aller au bon endroit. Il peut se passer plein de choses dans cette remontée avant l’arrivée. »