Jean Le Cam, qui a un flair exceptionnel, tirait la métaphore suivante : « Cette course sera un combat de boxe en 12 reprises entre les bateaux lourds ( Generali, Brit Air), les lourds légers (Foncia, Safran, Groupe Bel) et les "walters", catégorie dans laquelle Jean Le Cam avait d’autorité inclus son VM Matériaux ( 2 ème à 16 heures). Bon, ben voilà, on y est. Et maintenant qu’est-ce qui va se passer ? Haro sur la bête du Gévaudan (Foncia, 1 er, à 16 heures) ! Le dernier bord, dans lequel la tête de la flotte progressait ce soir, va privilégier la puissance pure. Finies les grandes combinaisons et les coups d’état qui se sont succédés depuis le départ car c’est tout droit jusqu’au but. On pense, pour finir avec les Imoca, à Gitana Eighty qui doit s’interroger douloureusement sur cette option Est qui l’a conduit à vouloir couper le fromage du pot au Noir. Résultat des courses : Gitana Eighty est tombé dans la souricière (10 ème) Coté Multi 50 pieds Laiterie de Saint-Malo tire profit d’une désastreuse traversé de du Pot au Noir de Crêpes Whaou!. Derrière les deux gars de Laiterie de Saint-Malo, sur leur bateau patrimonial, reviennent du coup à 47 milles. Du boulot de pros.
Chez les Class40, la tête de flotte a choisi de croiser à L’est de l’archipel du Cap Vert. Les Italiens de Telecom Italia, sur le plan Verdier, en maîtrise de leur sujet depuis le départ. Chapeau bas !
IMOCA. La parole est à la puissance.
Devant, Michel Desjoyeaux (Foncia) adore, en bon cartésien qu’il est, que tout se passe comme prévu même si cette zone reste imprévisible. « Gitana Eighty, on ne voyait pas trop ce qu’il allait faire là-bas. Il n’est pas sorti de l’auberge. Ecover III, il ne lui a pas manqué grand chose pour que cela passe. Mais c’est bien un grand tournant qui vient de se passer ». La pression de l’alizé du sud-est grimpe au fur et à mesure que les 60 pieds s’approchent de l’équateur. En bâbord amure, avec 20 à 25 nœuds de vent prévu, cela va accélérer méchamment sur l’Atlantique sud. Avec ce passage de ligne, la course va d’ailleurs complètement changer de physionomie. Adieu tactique et stratégie, adieu finesse et analyse, place à une course de «bœuf» où la «mécanique» aura dorénavant plus d’importance que l’humain. Dans ce bord de « reach », avec un vent qui adonnera au fur et à mesure de la progression vers l’arrivée, les bateaux vont pouvoir exprimer leur potentiel à cette allure qui n’a pas encore été pratiquée depuis le départ du Havre.
Multi 50 pieds : Ça revient par derrière…
Petite montée d’adrénaline à bord de Crêpes Whaou !, l’impérial leader de la classe 50 pieds multicoques. En effet, son option à l’Est pour passer le Pot au Noir n’est pas payante. Et c’est Laiterie de Saint-Malo qui, pour le moment, passe à la caisse en revenant « pleine balle » sur le trimaran rouge et jaune. L’avance de 330 milles il y a quelques jours, fond comme neige au soleil, Laiterie de Saint Malo était pointé à 44 milles au classement de 16 heures. Ils déboulent à 14 nœuds, quand Crêpes Whaou ! se débat encore dans les molles du Pot à 6 nœuds et n’en sortira pas avant plusieurs heures. Bien entendu, Franck-Yves Escoffier et Karine Fauconnier vont redémarrer avant que Victorien Erussard et Fred Dahirel aient traversé la zone de convergence. Il n’empêche, le suspens en 50 pieds est de retour…
Class40 : Telecom Italia, devant, croise à l’est du Cap Vert
La flotte Class40 a atteint ce matin les îles du Cap Vert et progresse dans l’alizé de nord-est maintenant parfaitement établi. Les 30 duos continuent d’enchaîner régulièrement les empannages pour tenter de gagner dans l’Ouest mais chacun d’entre eux doit à présent également tenir compte des îles pour ne pas faire de bords inutiles. Pour sa part, le leader, Telecom Italia, a choisi de croiser à l’est de l’archipel à l’image de ses poursuivants directs, Chocolats Monbana, A.ST Groupe ou encore Atao Audio System. Derrière en revanche, les choix semblent hésitants et pourraient diverger : " C’est l’avant-dernier coup stratégique possible avant l’arrivée, après il nous reste le Pot au Noir ", lâchait Arnaud Aubry ("Sidaction"). Affaire à suivre donc…



















