La flotte de la Velux avance “vent contre courant”

Etrave Cheminées Poujoulat
DR

La flotte de la VELUX 5 OCEANS continue de cravacher dur pour tenter d’accrocher la solide
dépression à l’origine du retard de cette troisième et dernière étape de ce tour du monde en solitaire avec escales. L’enjeu a toujours autant d’importance. Le ou les skippers qui réussiront à rattraper les vents portant de ce système météo se garantissent une traversée express de l’Atlantique Nord.
Mais cela risque d’être compliqué. Les 60 pieds naviguent pour le moment au près bon plein, dans 25 nœuds de vent, et surtout, sont malmenés par le Gulf Stream. Les bateaux avancent « vent contre courant », sur une mer hachée et inconfortable. En revanche, les moyennes journalières sont élevées. Le grand courant marin joue le rôle d’un tapis roulant, allant jusqu’à faire gagner quatre à cinq nœuds supplémentaires aux marins !
« Nous sommes plutôt à 12 nœuds de moyenne sur notre route surface, explique Bernard Stamm, le skipper de CHEMINEES POUJOULAT, bien accroché à sa table à carte. Mais avec le courant nous approchons parfois les 16 nœuds sur la route fond. Par contre, depuis que nous sommes entrés dans le Gulf Stream, la mer est « dégueulasse ». Elle est hachée, abrupte, un peu dans tous les sens. C’est le vent qui souffle contre le courant qui fait cet effet là. Les bateaux ne glissent pas, ils tapent. Ce n’est pas facile de faire avancer le bateau comme il faut dans ces conditions. C’est vraiment pas simple et vraiment pas très confortable. »
Une quinzaine de milles derrière Stamm, qui a du jouer les équilibristes en bout de bôme pour récupérer une bosse de ris, Kojiro Shiraishi ne lâche rien. Son 60 pieds SPIRIT OF YUKOH, même s’il ne possède pas de quille basculante, est à l’aise dans ce type de conditions. Ballasté au maximum, Koji mène la chasse au Stamm. La troisième régate est lancée. « Les vagues sont terribles. La température de l’eau à 18 degrés indique que nous sommes en plein dans le Gulf Steam. Le bateau est porté par un courant fort, mais les vagues sont dures. Je fais attention à soulager le bateau et à ne pas trop le faire souffrir. Sur cette étape, je n’ai pas le mal de mer, mais je me sens tout de même un peu chancelant. »
Sir Robin Knox-Johnston, SAGA INSURANCE, une centaine de milles derrière le leader, est confronté à des infiltrations d’eau. « J’ai passé la journée d’hier à pomper près de 250 litres d’eau, sans trouver la source d’infiltration dans la soute à voile. Le problème n’est pas grave, mais tout cette eau rend SAGA INSURANCE beaucoup plus lourd. Le problème, est que nos 60 pieds sont des purs sangs qui demandent une attention de tous les instants. Occupé à régler mes problèmes d’infiltration, j’ai laissé partir Unai Basurko. Le marin Basque a décidé de privilégier la vitesse en choisissant la route Sud. » Un choix osé qui rallonge singulièrement la route vers l’Europe. Au dernier pointage, en distance par rapport au but, PAKEA affichait une trentaine de milles de retard sur SAGA INSURANCE… à suivre.
Graham Dalton, A SOUTHERN MAN – AGD, est poursuivi par la malchance. Après la perte de son bulbe de quille au Brésil, son 50 pieds connaît de nouvelles avaries qui obligent le skipper Néo-Zed à faire une nouvelle escale technique aux Bermudes. Une escale de 48 heures qui pourrait lui être fatale, si elle l’empêchait d’arriver à Norfolk, – avec l’obligation de patienter 72 heures avant de prendre la route de l’Europe-, dans la limite des délais prévus avant la fermeture de la ligne de départ…

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