Engranger les milles

Financo BPE
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 « Les conditions sont parfaites, on en profite pour faire avancer le bateau, engranger un maximum de milles qui seront précieux pour la suite. On risque en effet d’avoir un peu d’air au Cap Finisterre et mieux vaudra être dans le paquet de tête à ce moment-là car ça risque de s’échapper par devant. Pas question donc de lever le pied », lâchait Yannnick Bestaven ("Aquarelle.com") ce midi lors de la vacation. Lancés à plus de 10 noeuds – jusqu’à 14 voire 16 noeuds dans les surfs – les Figaristes continuent leur traversée expresse du Golfe de Gascogne, portés par un flux d’Est Nord-Est. " Ca glisse bien ! Depuis ce matin, je suis dessus en permanence et je ne lâche rien " annonçait de son côté Eric Defert, skipper de "Suzuki". « Faire marcher la machine, mettre du charbon » : ils sont tous unanimes, les m!  illes amassés aujourd’hui ne seront plus à prendre demain. Reste à trouver le bon compromis afin de ménager la monture et le bonhomme. Car la route est encore longue. «  J’ai prévu de faire des siestes dès que possible. Il va falloir être frais dans les heures qui viennent, car il va sans doute y avoir un passage à niveau après le Cap Finisterre " expliquait Eric Peron ("France Soir") en début d’après-midi. « J’essaie de me reposer dès que possible mais pour l’instant on est un peu à des allures d’équilibriste : la mer est formée et c’est délicat de lâcher la barre. Ce matin, deux fois j’ai mis le pilote automatique et deux fois je suis parti au tas ! », poursuivait Bestaven.

" Choisir son camp ".
Pour l’heure, les navigateurs vont devoir négocier une bascule de vent au Nord. Second au!  pointage de 15 heures, Marc Emig sur "AST Groupe", qui se s itue actuellement au centre de la flotte, attend « la rotation du vent au nord pour descendre un peu plus dans le Sud ». Plus au Nord, Franck Le Gal ("Lenze") espère « toucher du vent frais plus tôt que les autres et empanner avant certains adversaires ». Dans les prochaines heures, il va y avoir des décisions à prendre. « Il va falloir choisir son camp ! », rappelait le Morbihannais. Il faudra en tous cas tenter de rester dans la veine de vent fort et régulier qui devrait se situer le long des côtes Portugaises. Une grande partie de la flotte pourrait ainsi choisir une route plutôt Sud.

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Ils ont dit :
Eric Defert ("Suzuki") : " Il y a des différences entre ce qu’annoncent les fichiers et ce q!  u’on a réellement sur l’eau, mais on s’adapte. Je fais partie des bateaux les plus Nord de la flotte. J’avais décidé de ne pas trop m’enfoncer dans le Golfe de Gascogne parce j’avais des doutes quant aux modèles. Je voulais me laisser quelques portes de sorties au cas où, c’est pourquoi je me trouve actuellement quasiment sur l’ortho (route orthodromique, c’est-à-dire la route la plus courte, ndlr). Tout va bien, il n’y a pas trop de mer, ça glisse et nous avons même le droit à quelques trouées de soleil ! "

Daniel Dupont ("Art Immobilier") : " Ca va mieux aujourd’hui. Cette nuit, j’ai eu un soucis avec mes safrans : un écrou était mal serré. Résultat, les deux pelles se sont désolidarisées. J’ai tout remis en place. C’est reparti. J’ai entre 18-20 noeuds de vent, jusqu’à 25 noeuds dans les rafales. Ça glisse bien… "

Liz Wardley ("Sojasun") : " J’avance à 11-12 noeuds sous spi. C’est parfait ! Je suis située assez Sud par rapport à l’ensemble de mes adversaires et ça me va plutôt bien. Je me tiens à la route que j’ai choisie sans m’occuper des autres. Je suis contente parce que j’ai trouvé le bon rythme. La seule petite difficulté actuellement, c’est que la mer est assez formée et que l’angle est difficile à tenir pour le pilote automatique. Il faut donc rester à la barre, mais tout va bien. "

Source Trophée BPE