Thomas Coville de retour sur l’eau

Sodeb'O 2006 Thomas Coville
DR

 Thomas, en quoi a consisté ce dernier mois de chantier ?
« Nous avons réparé les étraves du flotteur tribord et de la coque centrale qui avait été abîmées par un choc pendant le record du Tour des Iles Britanniques. Nous avons aussi renforcé certaines parties des carénages des bras de liaisons à l’avant, où tapent énormément les vagues. Nous avons amélioré l’ergonomie à l’intérieur pour gagner en confort, même si cette notion reste toute relative sur ces bateaux. Sodeb’O a également de nouvelles voiles, et surtout une nouvelle grand voile, dont j’avais validé la forme pendant Cadix-San Salvador (autre record battu en solo par Thomas). Nous continuons à optimiser aussi les pilotes automatiques et l’équipe a conçu des nouvelles bulles de protection pour les embruns aux postes de barre. »  

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Tu as battu 4 records en solitaire en 1 an, soit un programme d’entraînement très pensé en vue de la Route du Rhum, que cela t’a-t-il apporté ?
« Multiplier les différents contextes de navigation en solitaire m’a donné des références précises sur ma manière de gérer la puissance du bateau, m’a aidé à mieux connaître mes réactions, même quand cela devient « chaud », et à mieux gérer mes ressources physiques, mon stress, le manque de sommeil, tout ce qui n’est propre qu’au solitaire, même le double est différent. Durant Cadix – San Salvador puis sur les Iles Britanniques, j’ai vraiment poussé mon organisme et je ne me souviens pas être allé si loin avant. »

Mais s’habitue-t-on réellement à la navigation en solitaire sur ces bateaux ?
« L’appréhension est toujours présente et je pense qu’elle est salutaire. En réalité, ces expériences m’ont permis de diminuer la part d’appréhension et de laisser plus de place au plaisir. J’attends la Route du Rhum depuis 4 ans, et dans l’équipe c’est pareil, j’ai envie d’en profiter, de la savourer, c’est maintenant et pas dans 4 ans. »

Comment vas-tu physiquement ?
« Je poursuis mon programme de préparation. Le foncier, les sports d’endurance, c’est fini. Je travaille maintenant le renforcement musculaire pour prendre du poids car je vais en perdre pendant la course. Je pousse de la fonte en salle et ce n’est pas très drôle ! »  

Moralement, comment abordes-tu ces dernières semaines avant le départ ?
« La Route du Rhum c’est 12 jours de concentration "non stop". En mer, tu fais attention à chacun de tes gestes, tu ne peux pas décrocher. J’aimerais arriver à faire monter progressivement ma concentration d’ici jusqu’au départ. De privilégier l’important, quitte à faire abstraction de certaines choses, d’économiser mon énergie pour partir totalement focalisé sur ce que je dois faire. »  

Source Sodebo