Michel Desjoyeaux prévoit tout de même de changer la dérive et d’intervenir sur le système de barre afin de le rendre plus sensitif. Dès la fin du mois de mars 2006, le skipper pourra vérifier la pertinence de ces travaux en navigation d’entraînement puis en course lors du premier rendez-vous de la saison en mai. Mich Desj embarquera avec lui quatre équipiers pour une boucle en Méditerranée. C’est dans un cargo bien chargé que le trimaran de Michel Desjoyeaux est en effet arrivé en début de semaine à Lorient. Géant était accompagné par quatre multicoques de la Transat Jacques Vabre (Crêpes Whaou !, Gitana X, Gitana 11, Banque Populaire) ainsi que par une soixantaine de Minis, rapatriés en France après la Transat 6.50 Charente – Maritime / Bahia. Une fois remis à l’eau, le 60’ de Port La Forêt a été pris en remorque par la vedette SNSM de Clohars – Carnoët pour arriver dans son port d’attache dans la journée de mardi. Il a été sorti de l’eau jeudi pour un chantier hivernal d’un peu plus de trois mois.
Quel est ton bilan de l’année 2005 ?
« L’année dernière, nous avions fait pas mal de modifications sur le bateau, en particulier pour les courses en équipage puisqu’il n’y avait pas de courses en solitaire en 2005. Finalement, nous n’avons pas été très brillants sur les Grands Prix, mais ce n’est pas forcément dû au bateau. Nous avons souvent eu des changements d’équipage en raison des disponibilités de chacun. En revanche, nous avons bien fonctionné en course au large. Nous avons terminé deuxième de l’IB Group Challenge, troisième de la Giraglia et troisième de la Transat Jacques Vabre. Pas mal de mes camarades de jeu auraient aimé en faire autant. D’une manière générale, nous avons montré de belles choses. Les travaux effectués sur le fond de coque ainsi que sur l’allégement du mât se sont révélés très positifs. En revanche, le travail sur la dérive n’était pas une réussite. »
Le travail qui sera effectué cette année sera-t-il aussi important que celui de l’année dernière ?
« Le chantier sera moins important que celui de l’année dernière. Déjà, la décoration ne va pas bouger puisque je vois mal comment nous pourrions encore gagner du poids dessus. La plate forme ne devrait pas non plus être modifiée. Nous allons déjà vérifier la structure, ce que nous n’avons pas pu faire correctement à Bahia comme le bateau était à l’eau. Nous ferons surtout une révision complète du bateau en démontant tout ce qui peut l’être. Nous vérifierons pièce par pièce et changerons ou réparerons ce qui doit l’être. Cela ressemble un peu à la « grande révision » que font les avions tous les dix ou quinze ans, sauf que nous le faisons tous les ans parce que c’est plus simple sur un bateau. »
En dehors de cette grande révision, il y aura quand même certaines modifications ?
« Oui, nous allons changer la dérive car celle que nous avons actuellement n’est pas assez efficace. Nous allons également travailler sur le système de barre pour le rendre plus sensitif. Nous ne savons pas encore comment nous allons travailler dessus dans le détail. Le système de barre va de la main du barreur aux pelles de safran, il y a donc beaucoup d’éléments qui interagissent. Il y a de fortes chances pour qu’il y ait des modifications importantes avant la Route du Rhum. »
La Route du Rhum a-t-elle une influence sur la préparation du bateau ?
« Nous allons remettre un peu de confort et rendre l’ensemble du bateau un peu plus robuste et plus rustique. Par exemple, je vais mettre une vraie niche de cockpit et pas une niche à chien comme nous avions pour la Transat Jacques Vabre. Nous allons aussi permettre un accès aux deux systèmes de pilotes, ce qui est essentiel en solitaire. »
DBo. (Source Géant)