Le Blévec en embuscade

Point Mariage - Yves Le Blevec
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Yves Le Blevec n’a jamais eu de plan de carrière. Lui, il navigue en fonction de ses envies. Et des opportunités. Aussi, c’est avec une facilité déconcertante et un plaisir non dissimulé qu’il passe du maxi-catamaran “Orange 2″” à son mini.Et pas n’importe quel mini ! Le sien porte le n° 151. Dans le milieu minïste, tout le monde connaît cette coque de noix. Il s’agit d’un plan Finot-Conq de 1995 qu’Armel Tripon a mené sur la plus haute marche du podium à Bahia en 2003.””Ce bateau va bien à plusieurs allures : il est rapide. Ce n’est pas le plus rapide, car il a des “”trous””, comme le vent de travers (ndlr : il possède une quille fixe), mais c’est un bon bateau””. Ne pas bougerle curseur Qu’il navigue sur une luge de 6.50 ou sur un monstre à deux coques de 37,80 m, qu’il soit seul à bord ou entouré de 13 solides gaillards, Yves prend toujours autant de plaisir. “”Ici, sur la Mini, je retrouve cette ambiance si particulière, faite d’entraide et d’amitiés””.D’amitiés à terre, car, une fois en mer, l’homme redevient régatier. “”J’ai bien géré la première étape : avec 3 h de retard, je suis dans le coup et j’ai préservé mon matériel. C’est important car entre Lanzarote et Bahia, la gestion du marin et du matériel va beaucoup compter. Il faudra trouver le bon équilibre. Sur un curseur de 1 à 10, il faut naviguer toujours au même niveau, c’est-à-dire entre 8 et 9, sachant qu’à 10, on se met dans le rouge””.Par expérience, il sait également que la réussite est un facteur non négligeable. “”La casse va en éliminer quelques-uns””. Et, sur une course, où les seules informations météo fiables sont celles du départ, il faut ensuite savoir “”sentir”” le vent, lire les nuages : “”La météo qui s’annonce pour les premiers jours n’est pas simple : les alizés ne sont pas établis, donc on risque d’avoir peu de vent. A mon avis, lors des quatre-cinq premiers jours, la flotte va se disperser et il y aura pas mal d’écarts””.Avec son proto “”Point Mariage””, il espère être du bon côté “”au moins jusqu’au Cap Vert pour ensuite creuser l’écart””. Gladu, Douguetet les autres Agréablement surpris par Sébastien Gladu (2e) -“”c’est l’exemple d’un projet Mini réussi, abouti, d’un bateau construit avec plein d’amour””-, il n’a, en revanche, pas été étonné par la performance de Corentin Douguet : “”Il n’avait pas forcément le bateau idéal pour les conditions rencontrées dans cette première étape, donc c’est l’homme qui a fait la différence. Corentin navigue d’une manière très sérieuse, très propre””. Tout en gardant un œil sur l’Espagnol Alex Pella (7e à 9 h 38′) “”qui a une revanche à prendre”” et sur Adrien Hardy (5e à 8 h 11′), Yves Le Blevec pense néanmoins qu’il lui sera très difficile de surveiller tout le monde : “”Au classement, ceux qui ont terminé moins de 12 h derrière Douguet peuvent encore l’emporter””.Il sont douze dans cette situation… Philippe Eliès”

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