FenêtréA Cardinal (Erwan Le Roux/Yann Elies) et Actual (Yves Le Blevec/Kito de Pavant) sont à 1 000 milles d’Itajaí. Pied au plancher, les deux multicoques de 50 pieds déboulent à plus de 24 nœuds le long des côtes brésiliennes. S’ils n’allaient pas rencontrer ce front qui leur barre la route, ils pourraient arriver dans moins de 42 heures ! Mais le vent d’Est qui leur permet d’avaler les milles, devrait passer Nord puis mollir. Les 38 milles qui les séparent vont-ils fondre encore ? Le suspense reste entier.
A 965 milles de FenêtréA Cardinal, Gilles Lamiré et Andrea Mura (Rennes Métropole/Saint-Malo Agglomération) sont sortis du Pot au Noir et devraient doubler l’équateur pour la première fois dans quelques heures. Les deux hommes ont paraît-il bien préparé ce moment important dans une vie de marin. 150 milles derrière, Vers un monde sans Sida (Eric Nigon/Samy Villeneuve) souffre dans la zone de convergence intertropicale. Il pointait à 4 petits nœuds au classement de 17h.
IMOCA : Du côté de Fernando de Noronha
Une île de 26 km2 au large du Brésil, un formidable terrain de jeu pour la plongée… et un point de passage doublé aujourd’hui par les cinq IMOCA de tête. MACIF (François Gabart/Michel Desjoyeaux) en tête est passé à 10 milles sous le vent, suivi 14 milles derrière par PRB (Vincent Riou/Jean Le Cam). Au grand désarrois de Cheminées Poujoulat (Bernard Stamm/Philippe Le gros), l’écart ne cesse ne se creuser : 200 milles au dernier classement ! Poussés par un alizé de Sud-Est de 20 nœuds, les marins sont en pleine course de vitesse et pensent arriver ce week-end à Itajaí après avoir négocié ce front toujours présent après le cap Frio. A l’arrière de la flotte des IMOCA, Bureau Vallée (Louis Burton/Guillaume Le Brec) est sorti du Pot au Noir, tandis que les quatre derniers vivent encore des heures compliquées entre gros grains et molles. L’équateur ce sera pour cette nuit ou demain matin.
Le lever du soleil vu de Macif
Class40 : Du vent dans les voiles
La route qui mène à Itajaí n’est pas un long fleuve tranquille. Les petits ennuis techniques continuent de freiner l’avancée de certains équipages. Halvard Mabire et Miranda Merron ont annoncé ce matin « l’explosion » de leur spi médium. L’équipage de Campagne de France a, du coup, perdu 4 places en 24 heures. Il est désormais 7ème au pointage. Même cas de figure chez ERDF – Des pieds et des mains : « Il nous manque clairement 25 m2 de spi pour pouvoir être polyvalents. Ce petit spi on l’a perdu, rien à faire… Sur le moment on n’a pas pensé qu’il puisse nous manquer autant, mais depuis 5 jours c’est bien lui qui nous fait défaut ! ». Bilan : Damien Seguin et Yoann Richomme rétrogradent à la 7e place, alors qu’ils étaient 3e encore le 16 novembre dernier.
Du côté des bonnes nouvelles, trois équipages progressent de jour en jour se donnant à 200%. Les Espagnols de Tales Santander 2014 (Alex Pella/Pablo Santurde) sont les plus rapides de la flotte et caracolent maintenant à la troisième place, suivis de Watt & Sea, Région Poitou Charentes (Yannick Bestaven/Aurélien Ducroz) et des Autrichiens (Christof Petter/Andra Kanakam) diablement incisifs sur Vaquita, un Class40 mis à l’eau cette année. En tête depuis le 8 novembre GDF SUEZ (Sébastien Rogues/Fabien Delahaye) n’a jamais été aussi loin de son poursuivant direct Mare (Jörg Riechers/Pierre Brasseur) : 56 milles les séparent !
A bord du Class40 Watt & Sea
Ils ont dit
Alessandro Di Benedetto, skipper de Team Plastique : « Nous sommes en train de passer le Pot au Noir avec pas mal de grains mais nous pensons que nous avons évité des zones plus difficiles. Nous prévoyons de sortir du Pot d’ici deux jours. Dans 300 milles nous allons récupérer le vent de Ste Hélène et nous pourrons faire route vers le Brésil et Recife. Hier, nous avons dû ralentir pendant deux heures car l’une de nos écoutes est allée à l’eau et s’est emmêlée dans l’hélice… Nous avons tout essayé pour ne pas avoir à plonger et nous avons réussi. Nous avons perdu deux heures mais bon, c’est résolu. »
Stéphanie Alran (Class40 Phoenix Express) : “Avec Louis nous sommes quelque peu frustrés de ne plus avoir de petit spi et de ne pas pouvoir toujours attaquer comme on le souhaiterait… On y tenait à notre option est et là, le recalage est un peu rude… Qu’à cela ne tienne, on attaque quand même : pas de ptit spi mais un grand spi ! Hier notamment, le grand spi était toujours en l’air à 30 noeuds, alors que psychologiquement pour moi 30 noeuds c’est la limite où on l’affale. Donc, le vent monte 28, 29, 30 nœuds et nous voilà dans un bon gros surf tout droit en bas de la vague avec un bel enfournage de l’avant du bateau sous l’eau, et voire même une sensation de retour arrière : j ai crié “Louis Louis Louis !”, il a pris la barre et je suis allée dedans me calmer un peu de mes émotions. Aujourd hui le spi est en l’air, toujours à 34 noeuds, my goodness ! Il faut croire que je suis dépucelée désormais, maintenant aussi j’évite des tout droit en bas de la vague mais un peu plus en biais (enfournage léger et moins brutal) ! Il faut bien apprendre… Aujourd hui on s’est bien marré à surfer la wave ! “
Classement de 17h
IMOCA
1 MACIF François Gabart – Michel Desjoyeaux à 1551,61 milles de l’arrivée
2 PRB Vincent Riou – Jean Le Cam à 14,19 milles
3 MAITRE COQ Jérémie Beyou – Christopher Pratt à 87,53 milles
4 SAFRAN Marc Guillemot – Pascal Bidégorry à 126,61 milles
5 CHEMINEES POUJOULAT Bernard Stamm – Philippe Legros à 201,40 milles
Multi 50
1 FENETREA CARDINAL Erwan Leroux – Yann Eliès à 1062,18 milles de l’arrivée
2 ACTUAL Yves le Blevec – Kito de Pavant à 38,34 milles
3 RENNES METROPOLE / SAINT-MALO AGGLOMERATION Gilles Lamiré – Andrea Mura à 967,33 milles
4 VERS UN MONDE SANS SIDA Erik Nigon – Samy Villeneuve à 1119,97 milles
Class40
1 GDF SUEZ Sébastien Rogues – Fabien Delahaye à 2654,79 milles de l’arrivée
2 MARE Jörg Riechers – Pierre Brasseur à 50,03 milles
3 TALES SANTANDER 2014 Alex Pella – Pablo Santurde à 96,62 milles
4 WATT and SEA Yannick Bestaven – Aurélien Ducroz à 103,27 milles
5 VAQUITA Christof Petter – Andreas Hanakamp à 117,39 milles
