Rod Davis : « Par moments, la Coupe de l’America ressemble à une histoire d’espionnage pour enfants. Une équipe surveille l’autre et on entre dans un jeu, non pas de sales coups, mais de farces de la part de l’espion et de l’espionné. Au cours des années, on a bien vu ce qui se passe quand on n’est pas au courant de ce que fait l’adversaire. Parmi les cas les plus connus, l’histoire de Ben Lexcen et la quille avec ses ailettes sur Australia II. S’ils avaient eu quelques photos prises assez tôt, la Coupe de l’America n’aurait jamais quitté le New York Yacht Club. »
« Les espions qui surveillent Emirates Team New Zealand s’intéressent beaucoup à nos foils : ils veulent savoir ce que l’on fait. Il faut quelle force de vent ? Et cela offre quelle vitesse supplémentaire ? Comment obtenir de telles données ? Il faut obtenir des infos et puis savoir les traiter. Les images et les vidéos sont bien, mais parfois c’est à l’oeil que l’on voit mieux les choses. Ceux qui nous surveillent donneront tout pour obtenir les données précises sur la vitesse du bateau et les angles de vent, mais il n’est pas évident d’obtenir ces données. (…) Il faut savoir ce que l’on cherche. Il y a un certain danger de sauter sur un truc, qui en fin de compte n’est pas exact. Cela coûte du temps et de l’argent. »
Mais ce n’est pas uniquement l’espion qui travaille à la limite des règles. Davis explique que l’espionné s’engage aussi dans des actions contre l’adversaire. L’entraîneur néo-zélandais estime que ce ne sont pas des actions de sabotage, mais plutôt des « farces » ou des « tours », où tout le monde s’amuse à embêter l’autre. « Les hélices ont parfois tendance à disparaître du jour au lendemain du bateau de l’espion. Une fois, il y a eu un abordage et l’équipage a été déshabillé, ses vêtements volés, le contraignant à rentrer à poil… On a vu aussi des jeux de guerre avec du paint ball sur l’eau. »
Une autre façon de s’attaquer aux espions est l’intox. « Coutts est le meilleur en ce qui concerne l’intox. On se demande toujours s’il dit la vérité ou s’il veut simplement que l’on le croie. On pourrait dire que la Coupe vous rend parano. »
