Certes il y a la satisfaction d’être sorti quasiment indemne de la profonde dépression au sud de l’Australie où le vent a soufflé pendant 48 heures à plus de 40 noeuds. Mais comme le souligne Derek Hatfield (Active House) dans son message de la journée c’est le stress psychologique des calmes qui remplace les épreuves de ces derniers jours.
Derek Hatfield : « La tempête a été tellement puissante qu’il a fallu un jour ou deux pour reprendre mes forces. Il y avait tout le stress de la crainte d’être couché par une grosse déferlante et de la casse, qui pourrait mettre fin à la course. On imagine la casse de la bôme ou d’un démâtage. Ce n’est pas tellement mes forces physiques qu’il faut retrouver mais une question d’état d’esprit. Et voilà après le stress de trop de vent, on fait face maintenant à une grosse zone anticyclonique, qui descend sur nous à moins de sept jours de l’arrivée. Ce stress est lié aux calmes et à la frustration d’y être englué. Il faut rester vigilant pour faire avancer le bateau. »
Autre souci pour le skipper canadien, une fuite dans son réservoir d’eau fraîche fait qu’il en a perdu 80%. Heureusement, il avait également des bouteilles, mais il réduit sa consommation à 1,5 litres par jour. Etant donné qu’il en a besoin pour réhydrater ses repas lyophilisés, c’est un rationnement important.
Problèmes d’énergie sur Spartan
Quant à Chris Stanmore-Major sur Spartan, il est obligé de limiter sa consommation d’énergie car ses batteries ne se rechargent plus. Il faut en effet faire tourner le moteur pendant 5 heures pour obtenir le minimum de ses batteries. Un scénario qui ne peut pas durer car il ne lui reste que 10 jours de gazole à bord et il estime qu’il a encore 12 jours de mer devant lui.
Pour le moment, cela signifie, pas de lumière, pas d’ordinateur, pas de musique, mais il utilise encore ses pilotes automatiques bien qu’en mode consommation réduite. Les panneaux solaires sont ceux du dernier tour du monde et Spartan n’est pas équipé d’une éolienne.
Chris envisage l’utilisation de l’hélice qui tourne, moteur éteint, mais ne sait pas si cela va fonctionner. Il pense sinon qu’il sera nécessaire de faire escale à Hobart. L’autre possibilité est de faire comme Christophe Bullens pendant la première étape du parcours. Le skipper belge avait tout éteint et pour dormir était contraint à affaler les voiles. Mais un bateau à la dérive sans lumière et sans moyen de communication encourt de sérieux risques au niveau de la sécurité.
Classement de 8h
• 1. Brad Van Liew 1466 NM de l’arrivée
• 2. Derek Hatfield 354 NM distance du leader 1820 NM de l’arrivée
• 3. Zbigniew Gutkowski 365 NM distance du leader 1831 NM de l’arrivée
• 4. Chris Stanmore-Major 941 NM distance du leader 2407 NM de l’arrivée