Les Quarantièmes Rugissants sont fidèles à leur réputation au Sud de l’Australie. Les solitaires font le dos rond, tempête après tempête. Le leader de la course, Brad van Liew, même s’il compte plus de 300 milles d’avance sur ses deux principaux poursuivants, le Canadien Derek Hatfield, Active House, et le Polonais Zbigniew Gutkowski, Operon Racing, se retrouve au coeur d’une dépression qui va le propulser vers la longitude du cap Southwest en Tasmanie. C’est la longitude qui marque l’entrée dans le Pacifique et le début de la fin pour cette deuxième étape haute tension entre Cape Town et Wellington.
« Tout se passe bien à bord », confiait Brad Van Liew hier. « J’essaye juste d’aller aussi vite que possible en fonction de l’état de la mer parce que surfer sur la pente des vagues peut s’avérer dangereux si on ne va pas assez vite. Mais attention, car sauter par dessus, à plus de 20 noeuds, est tout aussi dangereux! » Le pilote de Le Pingouin file à une vitesse moyenne de plus de 12 noeuds sur 24 heures. Il mène avec habilité et expérience son monocoque de 18 mètres sur les longues houles de l’océan Indien, reléguant des adversaires à plus d’une journée de mer.
Hatfield et Gutek sont toujours au coude à coude, séparés par seulement 15 milles et régatent désormais pour la deuxième place à Wellington. Van Liew reste en contact avec ses concurrents. « Les tempêtes arrivent de l’ouest en général. Alors les bateaux qui sont à l’ouest voient le temps changer en premier. Derek a été bien aimable de rester en contact avec moi et de me tenir au courant de l’arrivée de la dépression. Ce n’est pas obligatoire mais c’est très sympa. »
Mille milles plus loin, le Britannique Chris Stanmore-Major poursuit sa découverte du tour du monde à la voile en solitaire. Lui-aussi affronte les conditions dantesques des mers du Sud. Ancien skipper sur la Clipper Round the World race, un tour du monde en équipage sur des monotypes, il n’a pu empêcher à son bateau de se faire coucher par une vague.
« Se faire mettre KO ainsi fait partie de l’histoire » a-t-il commenté ce jeudi matin par téléphone. « Cela doit être plus dramatique à voir de l’extérieur que de le vivre à bord. Il n’y a pas eu de dégâts et je vais bien. D’ailleurs, j’aime le gros temps. Je respecte les éléments et je navigue avec prudence. Je suis donc déjà prêt pour le prochain coup. »
Classement du 6 janvier 2011 à 13h
1. Brad Van Liew, Le Pingouin : à 2150 milles de l’arrivée
2. Derek Hatfield, Active House : à 330 milles du 1er
3. Zbigniew Gutkowski, Operon Racing : à 345 milles du 1er
4. Chris Stanmore-Major, Spartan : à 1036 milles du 1er