68 duos sont dans les starting-blocks. 38 en bateaux de série, 30 sur prototypes. Parmi eux, une bonne dizaine peut sans complexe prétendre à la victoire. Certains l’avouent clairement à l’instar de Bertrand Delesne (Raging Bull) associé à Stéphane le Diraison ou la paire Boidevezi/Desprès (Défi GDE). L’allemand Joerg Riechers (Mare.de) récent vainqueur du Mini Pavois et du Trophée MAP reste plus prudent : « la saison a bien débuté (vainqueur du Mini Pavois et Trophée MAP 2010), donc oui, la pression monte mais, en même temps, je me dis que justement, grâce à ces bons résultats, je peux voir venir. Et puis, j’ai un très bon co-skipper (Pierre Brasseur) et un très bon bateau, alors ça va bien se passer ! » Il y a aussi les fins prêts, à l’instar de Thomas Normand (La Financière de l’échiquier) qui lisait tranquillement le journal hier… « Le bateau a été mis à l’eau en mars dernier seulement, mais on a bien travaillé cet hiver, tout est prêt et tout va bien ! » Thomas sera co-skippé par David Sineau.
Du vent, il va y en avoir : « Globalement on aura une moyenne de 2O nœuds de vent sur tout le parcours, sauf paradoxalement, au Fastnet où la brise va faiblir. La vigilance est donc de rigueur même si les conditions resteront toujours maniables. La mer ne sera pas formée mais courte et hachée », résume Jean-Jacques Quéré, responsable météo pour la direction de course.
Demain, sous un ciel nuageux ponctué d’averses, les concurrents vont devoir louvoyer dans 15 à 20 nœuds d’Ouest à Nord Ouest fraîchissant à 20-25 nœuds en s’orientant au Nord en fin de journée et dans la nuit. Lundi, même gris, même vent, même humidité pour la traversée de la Manche avec une brise qui tourne au Nord Nord Est. Une entrée en matière physique donc, technique aussi qui devrait favoriser les équipages les plus expérimentés et les bateaux fiabilisés.
Mardi, le gris se déchire et la brise faiblit et se stabilise au NE. La flotte sera alors au Sud de l’Irlande et, une fois n’est pas coutume, plus les Minis vont s’approcher du Fastnet, plus la brise va s’essouffler.
« Attention cependant, mardi, en mer d’Irlande, il peut y avoir des phénomènes d’accélération de vent, notamment au niveau du canal Saint Georges (bras de mer qui sépare l’Irlande du Pays de Galles et relie la mer d’Irlande au nord à la mer Celtique) », prévient Jean-Jacques Quéré. Au retour du Fastnet, la brise va forcir régulièrement pour une descente tout schuss sur Douarnenez ! Le temps à battre, de 3 jours 20 heures 22 minutes et 47 secondes, a été établi il y a 7 ans, en 2003, par Samuel Manuard et Yannick Cano.