«Vivons bien, vivons cachés ! » lâchait, ce midi Gildas Morvan. Comme sept autres de ses concurrents, ce lundi, le skipper de Cercle Vert a choisi de disparaître des cartes en déclenchant le mode furtif – qui prendra fin à 40 milles de l’arrivée. « Tous nos poursuivants ont choisi de jouer les hommes de l‘ombre aujourd’hui. Nous continuons de faire marcher le bateau comme nous l’avons fait jusqu’ici, en essayant d’être le plus rapide possible vers Saint-Barth. C’est sûr, certains vont lancer des attaques, essayer de nous faire craquer… Notre objectif : parvenir à converser notre avance » a avoué Armel Le Cleac’h ce midi. Le skipper de Brit Air, qui compte aujourd’hui une grosse dizaine de milles d’avance sur le trio Cercle Vert (Gildas Morvan – Bertrand de Broc), Savéol (Romain Attanasio – Sam Davies) et Banque Populaire (Jeanne Grégoire – Gérald Veniard), reste prudent et concentré. Il le sait, d’ici à l’arrivée, il reste quelques pièges à éviter : le passage de lignes de grains propices à de nombreux rebondissements, la négociation de l’île de Barbuda (au vent ou sous le vent ?) et l’atterrissage sur Saint-Barth. « Plus l’arrivée approche, plus le stress monte » a ajouté le leader de la flotte.
Et pour cause, les autres têtes d’affiche de cette transat n’ont pas leur pareil pour tenir leur rôle et donner la réplique à coup de petits coups tactiques. Quitte, parfois, à tenter le tout pour le tout, à l’instar du tandem de Banque Populaire qui a choisi, hier, de se décaler au Sud dans l’espoir de recoller au tableau arrière des deux co-pilotes de Brit Air. Une option qui ne fait malheureusement pas ses affaires dans l’immédiat, puisque Cercle Vert et Savéol, qui bénéficient d’un meilleur angle, aujourd’hui, pour faire route vers l’arrivée, se sont intercalés entre lui et le bateau de tête. « A mon sens, Banque Populaire a fait une petite erreur et nous en avons profité. La bagarre est relancée ! » a indiqué Gildas Morvan. « La course n’est pas finie. Il peut se passer encore énormément de choses. On surveille tout le monde, en particulier Savéol que l’on continue de marquer » a ajouté Gildas Morvan.
La régate bat donc son plein. Et cela, à tous les étages. De quoi augurer des derniers milles palpitants et des arrivées en cascades. Rappelons que les premiers sont attendus sur la ligne demain en fin de matinée, heure française.
Ils ont dit :
Armel Le Cleac’h, skipper de Brit Air : « Pour l’instant on ne connaît pas le résultat final, rien n’est acquis ! On essaye de toute manière de faire la route la plus rapide jusqu’à Saint Barth, même si on ne voit pas les autres bateaux. On essaye de profiter de l’avance qu’on a par rapport aux autres concurrents et de garder la concentration. On est un peu stressé parce que on ne veut pas faire des bêtises : on n’est pas du tout dans une phase de relâchement ».
Gildas Morvan, skipper de Cercle Vert : «D’après les prévisions, Brit Air est intouchable… ça risque en effet d’être compliqué de leur prendre la place. Une avance de 13 milles avec ces conditions météo et à ce moment du parcours… Il y a quand même des grains et tant que la course n’est pas finie… »
Eric Drouglazet skipper de Luisina : «Avant l’arrivée à Saint Barth il y a le passage des îles à négocier. Mais à mon avis ça ne va pas chambouler le classement.Cette 10 édition est très intéressante : elle a été pleine de bons coups.».
Classement de 15 h
1. Brit Air à 157,4 milles de l’arrivée
Les poursuivants directs (Cercle Vert, Banque Populaire, Saveol, Credit Maritime de Bretagne et Generali) sont désormais en mode furtif