Comme un deuxième départ

Trophée BPE : St Nazaire - Cuba
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« Ce qui est super sympa c’est qu’à mi-parcours tous les écarts sont en train de se réduire. Donc on se refait pratiquement une deuxième ligne de départ. On efface tout et on recommence ! » Le mot du jour est à mettre au crédit de David Raison. Sur son Coutot Roehrig pourtant préparé à la dernière minute, le skipper nazairien fait preuve d’une lucidité aussi remarquable sur l’eau – il est remonté à la 6e place au prix d’une jolie cuiller vers le sud – que dans l’analyse globale de la course. Confirmation au classement : si Charles Caudrelier défend son poste de leader avec l’énergie d’un Davy Crockett assiégé à Fort Alamo, il est de plus en plus menacé par trois bateaux : Crédit Maritime-Zerotwo n’est qu’à 5,8 milles du tableau arrière de Bostik et va plus vite. Eric Drouglazet a même chipé, pour 5 petits milles, la deuxième place à Gildas Morvan. Et moins de 8 milles derrière Cercle Vert, le Skandia de Samantha Davies profite de son décalage sud et d’un petit spi asymétrique, envoyé depuis les Açores, pour rester la plus rapide sur l’eau cet après-midi, à 9,5 nœuds de moyenne sur quatre heures. En terme de distance au but, les quatre premiers se tiennent dans un mouchoir de poche de 19 milles, soit moins de 1% de la distance qui reste à courir avant la ligne d’arrivée. Quand on songe qu’il y a 450 milles entre le Figaro Bénéteau le plus nord et le plus sud et trois fois moins d’écart au classement entre le premier et le dixième, nul besoin d’être fin mathématicien pour se ranger à la thèse de David Raison. Rien, mais alors rien de rien, n’est joué. Confirmation auprès de Yannick Bestaven (Aquarelle.com) qui a retrouvé le sourire après être sorti du nuage piégeur qui l’a quasiment arrêté pendant huit heures et fait chuter de la 4e à la 7e place: « maintenant j’ai 80 milles de retard sur le premier, ce n’est rien… j’en ai bien perdu 40 la nuit dernière. Et là j’ai retrouvé une bonne vitesse. Si ça se trouve, sur les 700 derniers milles entre les Bahamas et Cuba, on peut se retrouver dans la situation d’une régate à vue ! »

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