Un début de course difficile en perspective

Départ Funchal
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Un départ à l’heure dite avec comme configuration de voile, grand-voile un ris et solent. Le but du jeu : éviter les collisions et sortir le plus vite possible de ce champ de mines de 83 coques. Aussi, ce sont Fraçois Cuinet sur Plan Jardin suivi de Thomas Ruyant (Faber France) et Nicolas Boidevezi (Défi GDE) en prototypes qui ont viré les premiers la bouée du Club Naval de Funchal et Hervé Aubry sur Ville de Pornichet suivi de Francisco Lobato (ROFF TMN) et Ricardo Appoloni (Mavie pour Mapei) en bateau de série qui ont imposé leur rythme. Mais la partie est loin d’être entamée car elle ne sera pas de tout repos avec des conditions difficiles et casse-tête pour ces premières 48 heures ! Une dépression orageuse stagne près des Açores à 1000 hPa avant de se creuser légèrement en se décalant vers l’est. Elle étend son influence sur Madère dans un flux de sud-ouest instable. Plus à l’est, une dorsale est établie à 1020 hPa. Elle fait place en direction des côtes Africaines à un faible flux de nord-ouest. Dimanche, tous ces systèmes se décalent vers l’est. Le flux de sud-ouest modéré est toujours présent. Lundi, la dorsale s’installe sur les Canaries. Les vents de sud-ouest instables se maintiennent à l’ouest de ces îles.

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Une première nuit passionnante !
En effet, le but du jeu est de rejoindre la hauteur des Canaries et d’attaquer la dorsale anticyclonique qui sépare le flux de sud/sud-ouest généré par une dépression placée sur les Açores et le fameux tapis roulant que sont les alizés de nord-est. Et le premier à toucher la bascule des vents au nord-est – donc portant – prendra un coup de pied aux fesses qui lui permettra de creuser un trou sur ses poursuivants et d’aborder les autres problématiques météo (ndr, traversée de l’archipel du Cap-Vert, Pot au Noir…) avec une longueur d’avance. Aussi, cette première nuit va être intéressante. Petit bord dans l’ouest à tirer avec un bord de prés « de sanglier » face au vent ? Ou bord fuyant plein est vers les côtes africaines en tentant d’aller jouer, ensuite, sous le vent des Canaries ? Chacun va y aller de sa tactique, la question la plus importante est d’identifier l’endroit le plus adéquate pour traverser la zone de transition et de vents faibles et le bon timing pour s’y présenter.

Déclarations d’avant-départ :
Francisco Lobato (ROFF TMN) : « Cette première partie de course sera un peu difficile. Ce n’est pas une météo très claire comme au départ de La Rochelle où il fallait empanner à un point précis et passer proche du Cap Finisterre… Là, il va falloir réfléchir un peu. Ce ne sera pas la loterie, mais il faudra virer au bon moment et savoir exactement où l’on se trouve par rapport au système météo. Pour moi, mon idée, est de rester dans le paquet devant. Ensuite, on a une grande route pour revenir en tête. Il ne faut pas non plus stresser dans sa tête. La pression ? Ce sont les autres qui l’ont, pas moi… »

Pierre Brasseur (Région Nord Pas de Calais – Ripolin) : « La météo est stable depuis quelques jours, la situation n’a pas vraiment évoluée. Il y a une question : Est ou ouest ? Là, je n’ai pas encore décidé… Cela va dépendre de la première nuit. Partir dans l’est fait s’écarter de la route, traverser les Canaries, ce qui n’est jamais facile mais par contre tu récupères des vents portants plus rapidement et plus fort le long de la côtes africaines. Partir dans l’ouest, on passe mieux les Canaries mais on attrape les alizés plus tard… Moi, je veux faire du sud rapidement et être sur la route. Dans la tête, j’ai envie d’effacer cette première étape. Je suis prêt à tout… »

Franck Colin (Loukkoumama) : « Ce sera la première journée qui va être déterminante pour la suite. Est-ce que le vent va être plus sud ou plus sud-ouest ? Ce sera ça qui sera déterminant pour la suite, je ne sais pas… Le bulletin météo de demain sera très important à écouter. On va voir cela sur l’eau ».

Antoine Debled (Régionjob.com) : « On part dans une situation incongrue dans cet espace de jeu. Mais cela peut ouvrir le débat ! Maintenant, je pense que la flotte va rester assez groupée avec ceux qui vont passer dans les Canaries et les autres qui vont essayer de passer dans l’ouest. Cela peut donner un petit effet dans les classements ».