" Le Class 40’ est un voilier monocoque hauturier à vocation course et croisière ". C’est ainsi qu’est présentée la Classe 40 sur son site officiel. C’est en tous les cas ainsi que beaucoup de bateaux ont été pensés, comme on a pu le vérifier lors de la Route du Rhum il y a un an. Lors de cette course, sur les 25 bateaux présents au départ, on dénombrait notamment 13 Pogo et cinq Jumbo. Aujourd’hui, en faissant le tour des pontons du Havre où sont amarés les trente 40′ engagés dans la Transat Jacques Vabre, force est de constater que pour une majorité de concurrrents, le cahier des charges a été simple : un Class 40 de course sans compromis ! Total, il ne reste plus que cinq Pogo et un Jumbo en lice et l’on peut compter jusqu’à douze plans différents : Owen-Clarke, Marin, Philippot, Valere, Lombard, Rogers, Finot, de Beaufort, Rolland, Renous, Lucas et Verdier. " On sent la confrontation entre les bateaux d’ancienne génération avec cette espèce de compromis course-croisière et les bateaux particulièrement typés régate, très inconfortables et sans concesssion. La différence est flagrante par rapport au Rhum mais il est normal de constater un veillissement prématuré des anciens bateaux " analyse David Lefebvre, skipper de "Gonser Group", l’un des huit Akilaria engagés.
Une multitude de plans
Mais pourquoi tant d’engouement de la part des chantiers et des architectes ?
" Finalement, ce ne sont pas des bateaux trop compliqués à construire. De plus, on ne part pas dans des délires budgétaires (coût moyen d’un 40 pieds : 220 000 euros) ", commente Jean-Pierre Kelbert, de l’atelier JPK à Larmor-Plage. " Mon moteur, c’est de faire des bons bateaux de régate. Par ailleurs, pour moi, c’était aussi la possibilité de travailler avec Jacques Valere. Ensemble, nous avons vu la possiblité de prendre une voie différente de ce qui avait été fait jusqu’ici par la plupart des fabriquants. L’idée étant de garder tous les points forts des Classe 40 première génération mais de nettement améliorer les performances en misant sur le dessin et la qualité de la construction " poursuit Kelbert.
Cela signifie t-il que les bateaux d’ancienne génération ne seront bientôt plus du tout compétitifs ?
" Si certains vont être rapidement totalement dépassés, d’autres ont beaucoup évolués et vont continuer d’avoir leur mot à dire car il y a une limitation en poids, en longueur mais aussi en surface de toile " analyse Dominic Vittet, skipper de "Atao Audio System". Evidement, il est difficile aujourd’hui de faire des pronostiques compte-tenu du nombre d’inconnues. " A mon sens, cette Transat Jacques Vabre va être un peu le tournant de la classe, car en double, la performance intrasec du bateau compte beaucoup. C’est peut-être la dernière chance pour les bateaux de 2005 de pouvoir peut-être gagner une course " termine Dominic Vittet.























