Yvan Bourgnon et son écurie du team Océan, à l’étroit à La Trinité, ont planté leur chapiteau à Lorient Kéroman, derrière l’ancienne base du Défi français pour la Coupe de l’America. Une base vaste et fonctionnelle désormais occupée par plusieurs monocoques de 60 pieds, celui de Jean Pierre Dick ou le Roxy d’Anne Liardet. Lorient, où sont ancrés depuis quelques années les trimarans d’Alain Gautier, Franck Cammas et Pascal Bidegorry (NB : et le 60 pieds d’Hervé Laurent) et qui a accueilli le maxi cata Orange 2 de Bruno Peyron et le trimaran d’Ellen Mac Arthur, confirme sa vocation de pôle de référence en matière de course au large.
Les atouts de Lorient
Tout cela s’inscrit dans un programme global de reconversion de la base des sous-marins de Kéroman, dont le point d’orgue sera l’ouverture de la Cité de la Voile Eric Tabarly à l’horizon 2007. « Ce sera la vitrine de ce pôle nautisme qui représente aussi 60 entreprises et 1200 emplois dans des secteurs d’activités innovants » souligne M. Métairie Président de Cap Lorient. Ces arguments techniques et économiques ont séduit Yvan Bourgnon et Hubert Perdereau le manager du team Océan. L’originalité de cette écurie est de balayer plusieurs disciplines de la voile du mini au multi de 60 pieds en passant par le Figaro et dans un proche avenir le monocoque de 60 pieds. « Cette idée est née après la Route du Rhum 2002 marquée par de nombreux problèmes. Elle a pour but de garantir à nos partenaires plus de lisibilité à travers une présence sur plusieurs supports et d’éviter de s’exposer aux aléas de la casse en focalisant sur un évènement » explique Hubert Perderau, manager de l’équipe.
Jeunes talents
Cette équipe, qui dans quelques mois va être la première à investir le tout nouveau village d’entreprises de Kéroman dans une base dernier cri de 1500 m2, est aujourd’hui forte de 25 personnes. Aux côtés du skipper leader Yvan Bourgnon qui disputera la prochaine Route du Rhum, on trouve Frédéric Duthil sur le circuit Figaro et Adrien Hardy qui a terminé cinquième de la dernière mini- transat. Fred Duthil sera associé à un ministe de talent dans la transat AG2R, en l’occurrence Samuel Manard. Enfin, la philosophie étant d’intégrer de jeunes talents issus de la voile légère, Brossard soutiendra aussi un équipage de Formule 18 composé de Thibault Vauchel et Jérémie Lajarrigue. Un duo de premier plan qui était tout simplement premier au classement national de cette série en 2005. Tous ont été présentés lors d’une soirée, il y a quelques jours.
Flou artistique
Au-delà de la stratégie médiatique qui est de cibler plusieurs évènements, l’intérêt est de réaliser des économies d’échelle. « Elles sont de l’ordre de 15 % » précise Hubert Perdereau questionné sur ce point et qui ne consent pas à dévoiler le budget de fonctionnement annuel de cette écurie. Même flou artistique quand on l’interroge sur le futur 60 pieds monocoque et son skipper qui participeront à la Barcelona Race et au prochain Vendée Globe. « Il s’agira d’un projet gagnant avec un skipper ayant déjà disputé cette épreuve. » Mais pour l’instant il manque un partenaire, à hauteur d’un million d’euros pour lancer la construction de ce mono IMOCA. Si l’écurie Team Océan prétend faire souffler un vent nouveau dans le monde de la compétition voile en déclinant un concept différent, pour l’heure elle confond encore communication publicitaire et information transparente.
Gilbert Dréan/Le Télégramme