Charlie Dalin ne cache pas son impatience de prendre le départ de son deuxième tour du monde en solitaire à bord de MACIF Santé Prévoyance, spécialement conçu pour cette édition. À 40 ans, le vainqueur de la New-York Vendée et du Défi Azimut 2024, se lance à la conquête d’un titre qu’il convoite tant, lui qui avait terminé deuxième en 2021.
Originaire du Havre, diplômé d’architecture navale, Charlie Dalin a intégré en 2011 le Pôle Finistère Course au Large de Port-la-Forêt, où il a débuté en Figaro. Il a fait plusieurs podiums sur La Solitaire avant de basculer en Imoca. Favori au départ du dernier Vendée Globe, il a terminé 2e sur Apivia, un plan Verdier construit avec MerConcept. Il part à nouveau favori pour cette 10e édition. Il s’est déjà montré très performant sur son bateau, une évolution de son précédent plan Verdier, qui porte les couleurs de la Macif. Sa préparation a été perturbée par des soucis de santé qui l’ont empêché de poursuivre la Transat Jacques-Vabre 2023. De retour en 2024, il s’est montré à la hauteur sur The Transat, puis sur la New York – Vendée qu’il a remportée haut la main. Pour le Vendée Globe, il partira avec une nouvelle paire de foils qui devraient rendre son bateau de troisième génération encore plus performant.
« Je suis prêt à y aller. Cela fait pas mal de temps que je l’attends, ce Vendée Globe », confie Charlie. Depuis son arrivée aux Sables-d’Olonne le 27 janvier 2021, le skipper havrais n’a qu’une idée en tête : repartir. « Cela fait plus de trois ans que nous préparons ce Vendée Globe, que nous avons démarré la conception de MACIF Santé Prévoyance : la forme de sa carène, le pont, les emménagements avec notamment la fameuse studette. J’ai hâte de faire ce tour du monde sur ce bateau pensé pour cette édition », explique-t-il.
Un problème de santé, survenu l’hiver dernier, a temporairement ralenti la préparation de Charlie Dalin, annulant deux transats prévues. « Mon problème de santé l’hiver dernier a coupé court au programme initial, mais cela me rend encore plus heureux d’être là. J’ai encore plus envie de prendre le départ de ce tour du monde. Ce fut une péripétie que nous n’avions pas imaginée, cela a compliqué le processus de qualification, mais depuis l’aller et retour à New-York, j’ai pu me libérer. » confie Charlie Dalin, vainqueur de la transat New-York Vendée en juin dernier.
Depuis la dernière édition du Vendée Globe, Charlie a pris en assurance. « J’ai fait beaucoup de chemin, je me sens plus fort, j’ai progressé dans ma façon de naviguer et de gérer un IMOCA. J’ai aussi démystifié l’évènement. Je me sens plus fort cette année. Le Vendée Globe 2020 n’était que ma deuxième course en solitaire en IMOCA. Le Covid n’avait pas permis de naviguer beaucoup ; je n’avais que dix jours d’expérience en solitaire avant de prendre le départ ! » Avec le recul, Charlie compare cette expérience au « plus haut plongeoir de la piscine municipale » : une fois le premier saut effectué, le stress et la tension diminuent, laissant place à un deuxième élan plus serein. « Je sais à quoi m’attendre. C’est plus facile de se préparer à quelque chose que l’on connaît » poursuit le skipper de MACIF Santé Prévoyance.
Pourtant, malgré son statut de favori, Charlie Dalin garde les pieds sur terre. « Quand on parle de favori, on parle de classement, de résultat. Je n’y pense pas, je reste concentré sur ce qu’il reste à faire avant le départ, et tout le travail que j’aurais à faire pendant la course. » Sa concentration est entière, focalisée sur chaque étape de la course, un pas à la fois.
« Ces moments passés avec le public furent enthousiasmants. Il y a toujours des mots sympas, des encouragements. Le Vendée Globe est une course à part. Aussi rare que les Jeux Olympiques ou une Coupe du monde de rugby. » Enfin, au-delà de son propre défi et de la compétition, Charlie espère inspirer les plus jeunes qui suivront sa grande chevauchée. « Je sais que beaucoup de classes vont suivre mon parcours autour du globe. J’ai envie de leur faire passer le message qu’il faut croire en ses rêves. Ma mère me disait toujours « quand on veut, on peut ». Il faut donc oser croire en ses rêves et ne pas avoir peur d’y aller ! »
La météo du départ et les premières heures de course vues par Jean-Luc Nélias, team manager de l’Imoca MACIF Santé Prévoyance
« Pas de coup de vent à l’horizon, pas de dépression automnale ! Le départ dimanche aura lieu dans des conditions très peu ventées. Il va falloir que les bateaux arrivent à glisser malgré le clapot généré par les vedettes et les bateaux de plaisance. Ce ne sera pas simple, mais moins stressant qu’un départ musclé. Ensuite, le vent de nord-est devrait forcir légèrement pour 10-12 nœuds dans la nuit de dimanche à lundi. Toujours au portant, les concurrents atteindront le cap Finisterre avec une accélération du vent jusqu’à 20-25 nœuds. Pour le moment la route à suivre reste très ouverte : le long des côtes portugaises, vers les Açores ou sur une trajectoire médiane ? Ce sera a priori une descente de l’Atlantique Nord jusqu’au Pot-au-Noir avec un vent moyen de 13 nœuds… Ce qui implique beaucoup de réglages, de tactique et de stratégie. Ça va chauffer dans toutes les têtes des marins ! »