Un chantier important pour Spindrift Racing

Spindrift Racing sortie de l`eau
DR

Avec Spindrift racing, nous nous attaquons à des records déjà détenus par ce bateau qui est le plus grand de sa catégorie. Pour les battre, il faut donc optimiser la machine. Cette année, nous faisons de l’équipage et du solo. Nous avons fait des choix pour être performants sur les deux terrains. Cela nous permet aussi d’explorer des pistes d’innovation pour le Trophée Jules Verne, l’objectif phare de notre campagne avec Spindrift 2. La principale modification concerne le mât que l’on a raccourci de six mètres pour rendre notamment le bateau plus manœuvrant en solitaire. Avec 20% de voilure en moins, Spindrift 2 sera aussi plus léger cette saison tout en restant performant. La légèreté est le nerf de la guerre du multicoque. Supprimer le grand gennaker qui n’est pas manœuvrant en solo et trop grand pour la force de vent recherchée sur l’Atlantique Nord, nous fait gagner 200 kilos. Idem pour le Solent où l’on économise encore 300 kilos. Nous avons aussi supprimé la bascule de mât. Ce système permet d’anguler le gréement d’un bord sur l’autre lorsque le trimaran gîte. En solo, tu navigues avec la coque centrale dans l’eau. C’est donc un équipement lourd avec un gain en performance très faible en solitaire. Pour l’Atlantique Nord qui se fait sur un seul bord en équipage, nous avons la possibilité de basculer le mât au départ de façon fixe. Nous avons donc décidé de déposer les vérins ainsi que la centrale hydraulique, soit un nouveau gain de 400 kilos.”

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Pour la Route du Rhum, Yann garde deux moulins, un par bord, et ajoute aussi un vélo pour utiliser la force du bas du corps comme l’a fait Franck Cammas lors de sa victoire en 2010. Mais les pilotes automatiques constitueront la pierre angulaire de cette transat en solo. La solution trouvée par Spindrift racing est ingénieuse comme l’explique Antoine. “Le bateau est trop gros pour utiliser des vérins hydrauliques. Comme il est très grand, il est aussi très stable donc il y a peu de corrections de barre à donner. Du coup, nous utilisons des moteurs de pilotes de bateaux de plaisance avec un système inventé par l’équipe. Nous avons déjà testé le dispositif sur le convoyage retour de Miami l’an dernier et ça marche très bien.”

Enfin, les dimensions du trimaran dictent là encore leurs lois au skipper qui, par mesure de sécurité et souci de performance, restera en veille permanente sur le pont. “Nous installons la cellule de vie de Yann dehors, à l’abri sous la casquette. Il aura ses écrans d’ordinateur, ses commandes de pilote, tous les bouts à portée de main si besoin et sa bannette pour se reposer dès qu’il le pourra.”