C’est un duo de choc à bord du Trimaran SVR-Lazartigue qui sera au départ de la Transat Café L’Or (ex-Transat Jacques Vabre). Tom Laperche aura Franck Cammas pour co-skipper, une association redoutable le temps d’une course qui s’annonce intense en Ultim.
Engagé sur le projet depuis près de quatre ans, Tom Laperche affiche déjà une très belle expérience du multicoque. Co-skipper de François Gabart lors de la dernière Transat Jacques Vabre (2e), à bord sur les tentatives de Trophée Jules Verne (record du tour du monde en équipage sans escale), skipper en janvier 2024 au départ de l’Arkéa Ultim Challenge (première course autour du monde en solitaire pour les Ultim), le Breton de 27 ans compte déjà de nombreuses heures de navigation sur le géant des mers. Une connaissance très précieuse en vue des prochaines échéances.
À ses côtés, il pourra compter sur un co-skipper particulièrement expérimenté. À 52 ans, Franck Cammas est en effet un des marins les plus performants de ces deux dernières décennies. S’il recherche des partenaires actuellement pour son projet Sailing Generation et en IMOCA pour faire The Ocean Race et le Vendée Globe 2028, il a toujours naviguer énormément chaque année et sur tous les supports.
Vainqueur de la Transat Jacques Vabre, en 2001 (avec Steve Ravussin), en 2003 (avec Franck Proffit), en 2007 (avec Steve Ravussin) et en 2021 (avec Charles Caudrelier), vainqueur de la Route du Rhum en 2010, il a aussi accroché à son palmarès de nombreux records dont celui, mythique, du Trophée Jules Verne (48 jours, 7 heures, 44 minutes et 52 secondes), de 2010 à 2012. « Tom m’a proposé de naviguer avec lui et de l’aider à être plus performant, y compris pour des objectifs plus lointains, mais très importants pour lui, comme la Route du Rhum, explique Franck Cammas. J’étais ravi. L’équipe du Trimaran SVR-Lazartigue est au top du savoir-faire. Je vais essayer d’apporter mon expérience sur d’autres types de supports et sur ces bateaux. C’est toujours important d’avoir des gens qui arrivent avec une nouvelle vision et une culture différente. L’équipe est très ouverte à l’idée que je bouscule les choses si c’est nécessaire. »
Au-delà du bonheur de découvrir un nouveau bateau, Franck Cammas se réjouit aussi de partager les futures navigations avec Tom Laperche. « J’ai observé Tom depuis longtemps, en Figaro puis en Ultim, poursuit-il. C’est quelqu’un avec qui on a envie de naviguer. Nous sommes dans la même ouverture d’esprit. Nous ne sommes pas de la même génération, mais nous sommes câblés de la même façon. Il essaie de tout comprendre pour exploiter le bateau au mieux et être performant. Ce n’est pas facile de tout intégrer, et il fait partie des rares personnes capables de le faire. Il n’est pas là par hasard. Il l’a démontré sur l’Arkéa jusqu’à son avarie. C’était impressionnant. Il n’a pas de limite. »
Coup de cœur pour le skipper mais aussi pour bateau sur lequel il a déjà navigué à deux reprises. « C’est un bateau avant-gardiste dans la conception. Il est très optimisé en aérodynamisme. C’est un bateau complexe avec des systèmes qui ont été poussés très loin avec des contrôles électroniques élaborés. J’ai aussi découvert ce cockpit très particulier. Tu as l’impression d’arriver dans un cockpit d’avion plutôt que sur un bateau. Il y a beaucoup de choses à intégrer pour appuyer sur le bon bouton au bon moment. Il y a encore plein d’optimisation à faire et les gains marginaux sont multiples. C’est très excitant. »
Tom, comment vivez-vous ce nouveau statut de skipper du Trimaran SVR-Lazartigue ?
Sur la mer, c’est une continuité. Il y a un an je partais déjà en solitaire sur le bateau. La différence est surtout dans mon statut. Les yeux se tournent davantage vers moi quand il faut décider des choses. Ça me va me très bien mais c’est nouveau. C’est un challenge car c’est désormais à moi de trouver les bonnes personnes pour m’entourer et en qui j’ai confiance.
Pourquoi avoir choisi Franck Cammas comme co-skipper ?
Je pensais régulièrement à lui. Il n’y a pas énormément d’experts en multicoques en France. Ces dernières années, il n’était pas très disponible et nous n’avions pas de notre côté le créneau pour que nous nous retrouvions. C’est désormais possible. Franck est très motivé. Il pense que c’est avec le Trimaran SVR-Lazartigue qu’il a le plus de chance de gagner la Transat Café L’Or. C’est un compétiteur. Même quand on fait du vélo ensemble, il n’a pas envie d’avoir ma roue devant lui ! On a cet esprit en commun.
Qu’attendez-vous de cet accompagnement ?
Nous étions friands d’avoir du renouveau du côté du bureau d’études. Cette arrivée correspond à une grosse phase d’optimisation avec des nouveaux foils et des nouveaux safrans. Intégrer Franck dans cette partie de design avec les architectes sera hyper profitable. Il a un bagage et une variété de supports et d’expériences qui seront très précieux. Il revient par exemple de la Coupe de l’America. Il a vu tellement de choses, parfois en gagnant mais aussi en cassant. Franck va nous aider à bien placer le curseur entre performance, innovation et fiabilité. Il va fournir une job liste et j’aurai à arbitrer sur ce que l’on pourra faire.
Comment abordez-vous cette saison ?
L’objectif est de gagner en maitrise sur le bateau et en capacité à l’utiliser à son plein potentiel dans l’optique de la Route du Rhum 2026. Ces deux années forment un même bloc avec une montée en puissance en continu, du double cette année et du solitaire l’année prochaine.
Le programme
À la sortie du chantier, au début de cet été, et après quelques opérations de relation publique pour KRESK, le Trimaran SVR-Lazartigue, désormais skippé par Tom Laperche, entamera son programme de courses avec pour débuter un titre à défendre sur la Rolex Fastnet Race (en équipage), le 26 juillet, au départ de Cherbourg. Débutera ensuite la préparation en double pour les 24h Ultim en septembre puis, la Transat Café L’Or (ex-Transat Jacques Vabre), transatlantique en double, avec un départ du Havre, le dimanche 26 octobre.