Tripon poursuit sa course en tête…

Gedimat - Armel Tripon
DR

" C’est tranquille ici. Depuis ce matin, je suis sous pilote avec des vents réguliers et dans le bon sens. On glisse doucement. D’ici une journée, je serai bien calé dans les Alizés. Les conditions sont idéales. C’est un peu la belle vie à bord. Je suis en tee-shirt et tongues sur le pont, c’est vraiment le top ! " lâchait Nicolas Troussel, ce midi à la vacation. Et pour cause, le skipper de "Financo" bénéficie d’un flux de secteur Est à Sud-Est qui lui permet de descendre au niveau du 20e Nord – quasiment la latitude de Marie-Galante – lancé à plus de 8 noeuds alors que ses concurrents directs ont nettement ralenti depuis ce matin. Situés à 80 milles dans son Ouest, Charles Caudrelier ("Bostik") ou encore Thomas Rouxel ("Défi Mousquetaires") sont plantés dans la dorsale : " Je suis arrêté avec 0 noeud de vent et c’est parti pour un bon moment… On n’est pas assez Sud ni même assez Nord pour toucher du vent ", déplorait le vainqueur de la Solitaire Afflelou Le Figaro 2004 à la mi-journée.
Egalement victimes de la pétole, 24 heures auparavant, Eric Drouglazet ("Luisina"), Bertrand de Broc ("Les Mousquetaires"), Ronan Treussart ("Groupe Céléos"), Marc Emig (A.ST Groupe") ou encore Gildas Mahé ("Le Comptoir Immobilier") ont pour leur part retrouvé du vent aujourd’hui. Cependant, si Nicolas Troussel poursuit sa route au portant, eux avancent au près. " Ca, ce n’était pas du tout prévu ! Ca cogne pas mal. Je suis un peu inquiet pour les jours à venir. On va avoir le vent dans le nez encore un moment et les fichiers ne sont pas très bons. On fait de l’Ouest mais on n’a pas pris un mille d’avance sur les extrêmes sudistes. On prendrait une sacrée dérouillée si on devait rester longtemps à tirer des bords alors qu’au Sud ils seraient à fond dans les alizés… On verra bien. De toutes façons, on est là où on est et on ne peut plus changer. J’espère néanmoins rapidement trouver un créneau pour descendre au Sud ", commente Drouglazet. Aller au Sud, la mission est identique pour le chef de file des nordistes, Armel Tripon.
Toujours leader au classement de 15h, le Nantais progresse depuis peu au centre d’une dépression. Si dans le Sud, c’est ambiance crème solaire et compagnie, sur la route directe en revanche, on jongle avec les averses, de grêlons et de pluie. " Il reste encore deux petites dépressions à gérer, ensuite il faudra trouver comment réussir à glisser pour accrocher l’alizé derrière l’anticyclone. Pour l’instant, ce n’est pas très net. J’ai bien une petite idée mais j’attends qu’elle se confirme. Les conditions sont très changeantes. Au moins, ce n’est pas monotone ! Je sens que la fatigue s’accumule. Même si je me repose correctement, je me rend compte que je suis plus lent lorsque j’effectue une manoeuvre. Reste que je m’éclate bien. Il reste encore plein de coups à jouer, la partie est loin d’être finie " rappelle Tripon.

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