Tripon et Defert toujours en tête de la Transat

Eric Defert sur Suzuki Trophée BPE 2007
DR

Les solitaires engagés sur le Trophée BPE – Banque Privée Européenne – sont en mer depuis maintenant 10 jours. A quasiment mi-course,  Armel Tripon (« Gédimat »), partisan de la « face Nord », a pris les commandes de la transat depuis dimanche dernier. « Ca y est, cela faisait plus de 24 heures que c’était un peu pénible, confiait Armel ce matin. Pour le moment j’ai 16 nœuds de vent. Je fais cap au Sud, au près.  Cela devrait continuer à rester maniable jusqu’à la nuit prochaine. Ensuite on devrait prendre une nouvelle dépression avec 30-35 nœuds de vent, avant de négocier l’anticyclone. On n’est pas près de ranger le ciré ! La route Nord à l’air de se confirmer. Pour moi, les Sudistes n’avaient pas d’autre choix que de « partir faire du tourisme » vers le Cap Vert, s’ils ne voulaient pas se faire bloquer par l’anticyclone. Je ne vois pas trop ce que va donner leur option ? Ils ont beaucoup rallongé la route et vont devoir traverser plein vent arrière, un angle pas terrible. Ceux qui m’inquiètent le plus sont le petit groupe de Centristes. Leur position est assez dangereuse et je garde un œil méfiant sur eux. »

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Ancien de la Mini-Transat, Armel vit bien cette solitude en mer. Une solitude qui pour lui n’en est pas vraiment une. « Grâce au téléphone Iridium nous sommes en contact avec la terre au moins deux fois par jour. Sans compter les mails que l’on échange. Rien à voir avec les mini où nous n’avons aucun moyen de communication à bord. » 

En second de cordée, 35 milles dans le sillage  de « Gedimat », Eric Defert (« Suzuki Automobiles ») subit lui aussi des conditions compliquées. « Tout est trempé à bord, je suis tout le temps mouillé, cela brasse beaucoup,  ce n’est pas très agréable, raconte Eric. Ce qui est bon c’est de mettre le cap vers le Sud, vers le chaud. Pour le moment, la mer est vide, je n’arrive pas à avoir Armel en VHF. A part quelques oiseaux et quelques dauphins, c’est le vide absolu. On devrait entrer dans l’anticyclone d’ici deux jours  et enfin pouvoir sortir les T-shirts. »

Dans le Sud, à mi chemin entre les Canaries et l’archipel du Cap Vert, Thomas Rouxel (« Défi Mousquetaires ») et Charles Caudrelier (« Bostik »), ont affalé le ciré depuis longtemps et naviguent en T-shirt et en short depuis déjà quelques jours. « Il fait 20° la nuit et 25° en journée et les premiers coups de soleil ont fait leur apparition. Mais attention, ce n’est pas les vacances, commente Thomas Rouxel. Cela commence tout juste à glisser vers  les Antilles, mais les deux derniers jours il a fallu se battre pour faire du Sud et éviter une zone de petits airs sur notre route. Le gros point fort du moment, c’est qu’avec Charles nous naviguons à vue et nous ne nous sommes pas quitté depuis le départ. Cela nous permet de comparer en permanence les vitesses de nos bateaux. Dès que l’un perd ou gagne sur l’autre, cela permet de réagir immédiatement. Et moi je suis ravi de naviguer de concert avec Charles. Cela me permet de moins douter sur mes choix météo. Surtout qu’avec Charles, nous échangeons énormément par VHF ».

Pour le moment, ni les Nordistes, ni les Sudistes ne veulent se risquer à avancer une date d’arrivée sur Marie-Galante. Au Nord comme au Sud, deux ou trois situation météo restent à négocier avant de pouvoir se prononcer. Le jeu reste donc toujours aussi ouvert. Passionnant !