Très belle course de Souffle du Nord, 4ème IMOCA

Souffle du Nord, 4ème IMOCA Photo: Jean-Marie Liot

La joie de Thomas et d’Adrien ! 4ème de la classe IMOCA avec Le Souffle du Nord pour Le Projet Imagine / The Humble Heroes sur la Transat Jacques Vabre ! Le Souffle Du Nord a franchi la ligne d´arrivée en 18j 01h 27min 45sec !

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Le Souffle du Nord termine 4ème IMOCA  après un duel épique avec Initiatives Coeur les 2 tiers de la course, Thomas Ruyant et Adrien Hardy ont réussis à conserver leur place en longeant les côtes du Brésil. Une bonne option qui leur a permis de faire la différence avec Tanguy et Samantha Davies. En reprenant le deuxième monocoque IMOCA dessiné par VPLP-Verdier pour Kito de Pavant en 2007, Thomas Ruyant et Adrien Hardy savaient que leur machine était fiable et performante, même si elle ne pouvait pas contrer les derniers-nés à foils ou la génération précédente optimisée au fil des ans. Simple et original avec son cockpit réduit et ses deux barres à roue, Le Souffle du Nord restait un voilier référence qui avait terminé sixième de la Transat Jacques Vabre dès sa mise en l’eau en 2007 (Kito de Pavant avait alors embarqué Sébastien Col), 2ème en 2009 avec François Gabart comme équipier et 5ème en 2011 avec Yann Régniau.

Et dès les premiers bords au large du Havre, Le Souffle du Nord emmenait le peloton derrière les trois « foilers » et les trois « classiques optimisés », le bateau n’ayant pas eu réellement les moyens et le temps d’être adapté aux nouveaux développements techniques. Mais Thomas Ruyant et Adrien Hardy réalisaient une superbe trajectoire dans le sillage de PRB, avec seulement une dizaine de milles de retard quand il fallut aborder la dépression irlandaise. Sa belle courbe autour du centre de la perturbation le positionnait même provisoirement deuxième juste derrière Quéguiner-Leucémie Espoir !

Mais plus à l’Est que le quatuor leader, le duo concédait du terrain lors du passage du front de la deuxième dépression quand il fallut glisser plein Sud vers les Açores. Et plus proche en conséquence de la zone de transition, le monocoque perdait encore des milles face au futur vainqueur de la Transat Jacques Vabre, et même contre Initiatives Cœur positionné plus à l’Ouest. Le tandem avait beau cravaché, il n’était plus dans le même système météo que les quatre leaders et d’une quarantaine de milles au Nord des Açores, le retard passait à plus de 250 milles en 48 heures, à l’heure de l’empannage vers le Pot au Noir.

Le Souffle du Nord avait donc un nouvel objectif clair avant de franchir l’équateur : déborder le couple de Lamotte-Davies calé dans leur Ouest… La longue descente dans les alizés de Nord-Est lui en donna l’occasion, mais le Pot au Noir s’avéra taquin pour le duo qui sortait au final avec trente milles de décalage. Et il fallut passer devant Recife pour que les deux monocoques naviguent à vue ! C’est donc dans le bord de 1 000 milles vers le cap Frio que Thomas Ruyant et Adrien Hardy réussirent à grignoter mille par mille pour entrer dans le golfe de Rio avec seulement une quarantaine de milles d’avance sur Initiatives Cœur… Et comme il n’y avait pas de coups stratégiques à faire avant l’arrivée, le duo contrôlait son concurrent jusqu’à Itajaí pour s’assurer de la quatrième place des monocoques IMOCA. Un fort beau résultat !

« C’est curieux, mais depuis l’équateur, la mer est plate, lisse comme un plan d’eau intérieur. On colle des morceaux d’adhésifs sur le pont pour reconnaitre nos réglages : c’est du millimétré pour aller toujours et encore plus vite. Avec Thomas, on a toujours été en phase, on a toujours mis le curseur de la performance et de l’envie au même endroit. Sur un plan plus personnel, c’est une aventure exceptionnelle, qui me permet de découvrir plus avant ces formidable machines. Nous sommes heureux de notre trajectoire, de nos choix de route et du rythme que nous sommes capable de tenir. Il reste de la route à faire, peut-être le tronçon le plus ardu car compliqué météorologiquement, et parce que la fatigue est vraiment là. Mais ni Thomas ni moi ne voulons lâcher quoi que ce soit avant de toucher terre, jeudi midi à Itajaí…