Transat Jacques Vabre. Les IMOCA restent à quai

Les skippers des IMOCA ont appris ce matin au réveil par la Direction de course qu’ils resteraient finalement à quai. La faute à une dépression de grande ampleur qui va sévir ces prochains jours au large du Cap Finisterre. Les conditions se sont nettement dégradées cette nuit et ne permettent plus aux IMOCA de rallier la Martinique en toute sécurité. La Direction de course n’ayant pas trouvé de port pour accueillir la flotte des monocoques 60’ – contrairement aux Ocean Fifty et aux Class40 qui vont s’arrêter à Lorient -, il a été décidé que les 38 IMOCA engagés ne prendraient pas le départ ce dimanche.

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Réactions des skippers

skippers de Groupe APICIL, Damien Seguin et Laurent Bourguès. 

Damien Seguin : « C’est une sage décision. Depuis 24 heures, on voit qu’il y a une occurrence probable avec la troisième dépression que nous devions passer au moment du Cap Finisterre. Même en étant très rapide, c’était très compliqué de passer devant car c’est une dépression très explosive, avec des vents très forts et surtout une mer démontée. On parle de vagues de quasiment 10 – 11 mètres. Et dans ce cas-là, il ne faut pas penser aux bateaux les plus rapides. On reste au Havre car il n’y a pas de place pour nous à Lorient comme c’est le cas pour les Ocean Fifty et les Class40. A mon avis, nous sommes là pour quelques jours. On verra bien quand on pourra repartir. C’est très courageux de la part de l’organisation et de la Direction de course d’avoir pris cette décision car ce n’est pas simple d’annoncer cela aux skippers le matin au réveil. Personnellement, j’étais en train d’enfiler mes bottes quand je l’ai su. Ce qui peut surprendre les gens, c’est que les conditions pour le départ ne sont pas mauvaises. La problématique, elle est vraiment dans 48 – 72 heures. Psychologiquement, c’est un peu l’ascenseur émotionnel. Il faut remettre le bateau en configuration d’attente, reposer les équipes qui ont beaucoup donné, que nous, skippers, on se mette dans un état d’esprit différent, poursuivre le travail météo et être à l’affût. Pour le moment, nous n’avons pas de date de départ. C’est ça le plus compliqué. 

Réaction à chaud de Justine Mettraux et Julien Villion :

Justine Mettraux : « Je dirais que c’est une sage décision pour que toute la flotte puisse courir sereinement, les conditions sur la zone de départ vont déjà être bien engagées. Je pense que c’est chouette si tout le monde peut courir et avoir toutes les chances d’arriver au bout sans se mettre en danger. Concernant cette grosse dépression, on avait potentiellement des chances de passer mais on savait qu’il ne fallait pas perdre de temps. Ça aurait été compliqué pour les bateaux plus lents, et c’est bien si ça n’oblige pas certains bateaux à s’arrêter. C’est un peu last minute comme décision mais on va s’adapter et préparer le prochain départ. »

Julien Villion : « Je rejoins un peu Justine, dans le fond c’est une bonne décision. Après on peut s’interroger sur le timing, on subit beaucoup les décisions, avec un peu plus de transparence dans les éléments qui guident la décision ça permettrait à tout le monde de mieux s’organiser et d’être un peu plus sereins. On conditionne tout le monde, les équipes et les skippers à partir quand les conditions sont difficiles donc on était prêts à y aller. D’un point de vue météo je ne suis pas complètement persuadé que la situation soit fondamentalement différente entre hier et ce matin, une décision hier aurait été beaucoup plus simple. Pour la suite on n’est pas très avancés, on a juste libéré la tension du fait de partir dans ces conditions. Si on ne part pas ce matin ça veut dire que probablement on ne part pas avant jeudi, jour de la fameuse dépression dans le Golfe de Gascogne qui pose problème. On attend plus d’information de la part de l’organisation de la Transat Jacques Vabre. »