TPM Coych s’impose à Talmont St Hilaire

TPM
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Démarrer au près, enchainer au portant
Cette étape commençait comme les autres : du près face au courant, et ce jusqu’à la pointe de Bretagne ! Les équipages avaient probablement allumé des cierges à Roscoff pour avoir enfin le droit de naviguer au portant et sous spi, pour débrider l’allure, ouvrir les voiles et fendre l’eau à grande vitesse. Prière écoutée, dès la pointe St Mathieu, les premiers spis de capelages se gonflent et le Chenal du Four est avalé en quelques heures, et ce n’est rien encore ! En enroulant le Raz de Sein, les équipages brûlent d’envoyer le grand spi, et de débouler en baie d’Audierne et le long de la côte sud de la Bretagne à grande vitesse. « Il y a eu quelques passages de bouées tendus comme le phare de la Plate au Raz de Sein. Nous avions le courant dans le nez et le vent refusait un peu. Nous étions sous spi au largue serré, nous sommes passés très près de la tour. Je savais qu’il y avait de l’eau au pied, mais avec les déferlantes, c’est toujours impressionnant ! » décrit Gérald Véniard (BAE Systems).
Eole se lève et souffle jusqu’à 20 – 25 nœuds, les bateaux accélèrent, les équipages se serrent sur l’arrière, l’eau gicle, ça rince dehors ! Les pointes de vitesses sont éloquentes : dans le vent soutenu et par une houle formée, les surfs se succèdent, taquinant régulièrement les vingt nœuds.
Les Glénans à bâbord, Groix et Belle Île à tribord, les concurrents jouent à la côte, et se relaient aux postes clés. « Cette nuit c’était dur, car il fallait sans cesse chercher des angles assez haut. Nous étions majoritairement sous spi au reaching. Du coup, nous nous battions constamment contre le bateau pour ne pas partir au tas » raconte Elodie Jane Mettraux, régleuse à bord de Ville de Genève Carrefour Prévention. Pendant plus de douze heures, il faut choquer, border, régler, il faut abattre ou loffer, et plus que tout rester concentré !

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Vigilance de mise
La houle se lève pendant la nuit et le comité de course préfère raccourcir le parcours en imposant une ligne d’arrivée à la Cardinale Sud Petite Barge. Le vent et la mer formée ont en effet fait craindre un temps à la direction de course que les M34 ne pourraient entrer dans le port de Talmont en raison des déferlantes trop violentes devant la jetée. Pas de révolution, seuls 8 milles sont retirés au parcours initial et finalement les M34 pourront accéder comme prévu aux pontons de Talmont.
Le spi dans la brise en M34 demande de la maitrise et de l’attention, du physique et de l’endurance ; surfer dans 25 nœuds et une mer formée au ras des côtes et des zones de pêche requiert une concentration de chaque instant. A deux reprises les Suisses d’Elodie Jane Mettraux et de Jérome Clerc embarquent casiers ou ligne et y laissent de précieuses minutes, contraints de faire plonger un de leur équipier pour libérer le bateau de ces « freins » imprévus.
Les départs au tas se succèdent sur tous les bateaux, les spis claquent, et les winchs fonctionnent à plein régime : « il fallait planer en permanence et essayer à chaque fois de trouver le meilleur angle et la meilleure technique pour aller plus vite que l’adversaire. Dans ce genre de cas, tout l’équipage est à l’arrière et ce qui est difficile, c’est que tout le monde est trempé de la tête aux pieds à cause des grosses déferlantes » raconte Dimitri Deruelle à bord de Bretagne Crédit Mutuel Elite.
Sur la ligne d’arrivée, TPM Coych très en forme depuis St Cast Le Guildo s’impose de la plus belle manière devant l’équipage de Nicolas Troussel et celui des Omanais. 9 points seulement séparent maintenant les Hyérois de Fabien Henry des hommes de Daniel Souben, qui défendent chèrement leur spi bleu. Avec cette deuxième victoire en ralliement, les Sudistes confortent leur place de leader du classement au large, avec 17 points d’avance sur Courrier Dunkerque 3 : le spi vert reste à bord de TPM Coych !