La tension ne retombe pas au large du Sahara

Bellocq Paysages - Saveurs de Cornouaille - Eric Péron et Martin Le Pape

Les leaders de la Transat AG2R LA MONDIALE glissent sous spi dans les tièdes alizés, une vingtaine de milles au large du grand désert du Sahara, sur une mer phosphorescente. Cap au sud le long de l’Afrique. Une plongée à 90 degrés de la route de Saint-Barth pour aller chercher les alizés profonds. En tête, c’est une régate de fous entre les 7 premiers équipages. Agir Recouvrement et Gedimat naviguent à vue. De même que Bellocq-Paysage Saveurs de Cornouaille et Cercle vert. Si les conditions de vent se calment un peu (18/20 nœuds), les tandems, dans ce contexte, ont du mal à relâcher la pression.

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Le vent s’est légèrement essoufflé en fin de nuit, permettant aux navigateurs de libérer un peu la tension accumulée ces trois derniers jours. Pris au réveil à la vacation du matin, les marins confessaient leur fatigue et voient d’un bon œil cette relative accalmie. Bientôt, la durée des quarts pourra être allongée. Une occasion de retrouver des forces. Et il leur en faudra parce que la régate, elle, ne laisse aucun répit aux figaristes qui naviguent à vue comme sur une Solitaire.

Sous spi dans un vent de nord-est d’une vingtaine de nœuds, les sept duos de tête (d’Agir Recouvrement à Fulgur Evapco) sont désormais embarqués dans une route sud et longent l’Afrique au milieu des bateaux de pêche. Un chemin détourné de la route directe vers les Antilles pour éviter les vents mous qui sévissent plus au nord. Cette voie méridionale va perdurer encore 24 à 36 heures, avant que les premiers ne décident de pointer leurs étraves en direction de Saint-Barth.

Les Anglais se démarquent
Derrière les 7 Africains, Sam Matson et Robin Elsey (Artemis) d’un côté et Arthur Pratt/Nicolas Thomas (Les Saintes) de l’autre, sont en train de laisser les Canaries dans leur sillage. Les Anglais d’Artemis ont choisi de protéger « la droite » de cet immense terrain de jeu liquide et restent décalés dans l’ouest, à l’intérieur du virage. Une stratégie originale qui sera peut-être adoptée par d’autres.

Les écarts sont maintenant très importants avec le dernier tiers de la flotte. Et ils risquent de se creuser encore ces 48 prochaines heures. L’anticyclone des Açores étend ses tentacules sur les Canaries. Une dorsale va freiner la progression des retardataires de cette Transat A2GR LA MONDIALE qui étaient déjà bien ralentis ce matin.