Rivé plus de 12 heures par jour à la barre de son Virbac-Paprec, Jean-Pierre Dick a le temps de penser à plein de chose et, pour tenir le coup, n’hésite pas à pousser la chansonnette. « C’est du grand n’importe quoi. Cela va du cloclo à des standards anglais. Rien de très intellectuel ». En disant cela, celui qui découvre depuis trois ans le monde de la course au large rigole franchement alors que son bateau s’octroie de belles glissades sous l’action du flux d’ouest, 20 à 25 noeuds.
« Je n’ai jamais assisté à une arrivée du Vendée Globe. Le départ, oui, et cela m’avait remué les tripes. Mais une arrivée, non… J’avoue que j’appréhende un peu ». A n’en pas douter, à l’image de Sébastien Josse (VMI), Jean-Pierre fera tout pour être là dans quatre ans. « J’ai un certain goût d’inachevé. Je suis content d’avoir vécu ce Vendée Globe, mais il m’a manqué la régate… ». Joé Seeten (Arcelor Dunkerque) n’a pas joué non plus la course en tête, mais il livre actuellement toutes ses forces pour essayer de regagner la septième place, perdue peu après le passage de l’équateur. « Depuis le Brésil, il me prend 25 à 30 milles par jour. Si j’avais la voile d’avant qu’il fallait (son solent NDLR), j’aurai d’abord un joli petit matelas d’avance et puis je me serais mis entre la marque et son étrave ». Au lieu de cela, Joé s’apprête à passer à l’ouest de l’archipel des Açores alors que Conrad Humphreys (Hellomoto) opte pour une route plus directe. « Il va y avoir du vent de travers qui va se renforcer puis refuser. Il fait sa petite trajectoire au près serré alors que moi, pour essayer de m’en sortir, j’ai optionné sur des vents plus portants, ce qui m’oblige à faire le tour de la paroisse ». Quelle solution va adopter l’Américain Bruce Schwab (Ocean Planet), actuellement à la hauteur du Cap Vert, pour rejoindre l’arrivée. Il est sans doute trop tôt pour le dire, mais Bruce risque de se faire drôlement secoué d’ici 24 heures. « Une onde d’Est, en provenance du Sahara, va renforcer l’alizé, prévient Sylvain Mondon de Météo France. Le phénomène est fréquent, mais reste encore inexpliqué. Cela se traduit par des lignes de grains orageux, avec 35 à 45 nœuds de vent et une mer forte. Au lieu de voir son baromètre remonter, il va plonger ».
Sous le signe de l´anticyclone
- Publicité -