La 51e édition de la Solitaire a démarré ce dimanche en Baie de St Brieuc avec le départ de la 1ère étape. Une première étape qui s’annonce longue et intense pendant 4 jours pour les 35 skippers qui, pour se mettre dans le bain, ont eu le droit à une quinzaine de noeuds de vent de nord et une mer bien formée. Le Team CMB-Bretagne s’est montré très présent avec Loïs Berrehar qui franchissait en tête la bouée de dégagement alors que Tom Laperche prenait les commandes quelques heures plus tard.
Les plus jeunes semblent être aux avants-postes en ce début de course avec Pierre Quiroga, le skipper Macif qui se montre également rapide. Gildas Mahé s’est fait une petite frayeur une heure après avoir quitter le port en déchirant sa GV. « Il a été obligé de faire un empannage en urgence pour éviter un concurrent qui a viré juste devant lui, la voile, qui était choquée, est passée très fort d’un côté à l’autre et s’est déchirée », commentait son frère et préparateur, Tangi Mahé. La solidarité des gens de mer n’étant pas un vain mot, Xavier Macaire proposait aussitôt de prêter l’ancienne grand-voile de Groupe SNEF au deuxième de La Solitaire 2019, qui, grâce à la mobilisation des préparateurs d’autres teams, était installée dans un temps record, permettant à Gildas Mahé de rejoindre la ligne de départ dans les temps !
Une ligne franchie à 13 heures précises par les 35 solitaires – un poil trop vite pour l’Anglais Phil Sharp (Oceans Lab), objet d’un rappel individuel (il a dû faire demi-tour pour repasser la ligne) – dans 15 nœuds de vent de nord-nord-est et un clapot d’1,5 mètre pas évident pour s’amariner. Premier objectif : une bouée de dégagement à laisser à bâbord, 3 milles au nord de la ligne, franchie en tête au bout d’environ 40 minutes par Loïs Berrehar (Bretagne CMB Performance) devant Marc Mallaret (CER Occitanie), et l’un des trois régionaux de l’étape, Anthony Marchand (Groupe Royer-Secours Populaire).
Au programme des premières heures de course ? « On part sur une nuit un peu compliquée avec 24 heures très molles, ça peut être aléatoire et ce n’est pas forcément évident pour attaquer cette première étape. Il faudra être concentré et opportuniste », résumait le double vainqueur de La Solitaire du Figaro, Armel le Cléac’h (Banque Populaire), Eric Péron concluant : « Cette première nuit va nous cueillir à froid, ce sera d’entrée de jeu une belle foire, on verra bien demain matin ce qu’il en sera. »
Paroles de départ :
Robin Follin (Ville de Sainte-Maxime) : « Cette nuit, j’ai un peu fait des rêves prémonitoires, mais je ne vais pas les dévoiler ! Je me sens d’attaque, je n’ai pas trop eu le temps d’être stressé parce que j’ai eu beaucoup de choses à faire, j’essaie de prendre cette journée comme un jour départ de course classique. »
Erwan Le Draoulec (Skipper Macif 2020) : « Je ressens un peu de stress, mais plus de ma première Solitaire que de cette étape, parce que c’est quand même un parcours qu’on a fait souvent. Les conditions de la première nuit ne sont pas mes phases préférées, mais tout ne va pas se jouer là. »
Martin Le Pape (Fondation Stargardt) : « Il faut gérer le stress du départ au mieux pour éviter que ça tétanise, mais quand on a déjà fait six fois La Solitaire comme moi, on sait à quoi s’attendre. Et une fois que la ligne est passée, il n’y a plus de stress, il n’y a que la compétition. »
Nils Palmieri (TeamWork) : « Même si c’est ma première Solitaire, je n’ai pas l’impression d’être dans l’inconnu total, parce que ça ressemble au Tour de France à la voile que j’ai fait par le passé, parce que le bateau ressemble beaucoup au Class40 d’où je viens, et parce que je suis déjà monté deux fois au Fastnet. »
Alberto Bona (Sebago) : « Le début d’étape ne sera pas très facile avec une grosse pétole après les Héaux de Bréhat, le jeu va être ouvert d’entrée, après, on sait bien que La Solitaire est très très longue, il peut se passer beaucoup de choses. Tout le monde a fait un boulot énorme pour qu’on puisse courir cette Solitaire, je voudrais vraiment les remercier, parce qu’on a de la chance d’être là. »