
Ce week-end s’annonce passionnant sur le Circuit SailGP avec des Français qui peuvent espérer se qualifier pour la grande Finale et pourquoi pas, la gagner ! La progression de l’équipe aura été constante et impressionante.
Sous le Golden Gate Bridge, les trois meilleures équipes de SailGP vont s’affronter lors de la grande finale de cette saison 3. Avant même de disputer les cinq dernières régates en flotte qui éliront ce trio de finalistes, les Australiens sont déjà assurés de pouvoir défendre leur (double) titre. Les Néo-Zélandais, actuels seconds, ne sont pas intouchables, pas plus que les Français, qui trônent en 3e position, avec un tout petit point de marge. Solides, déterminés, Quentin Delapierre et son clan sont prêts à monter sur le ring pour défendre leur place face à leurs plus redoutables adversaires : les Britanniques du multi champion olympique Ben Ainslie.
Au programme du Mubadala SailGP Season 3 Grand Final I San Francisco :
- Vendredi 5 mai I 3 courses d’entrainement
- Samedi 6 mai I 3 courses en flotte (14h30-16h heure locale / 23h30-1h j+1 heure de Paris)
- Dimanche 7 mai I 2 courses en flotte + la Grande Finale à 3 (14h30-16h heure locale / 23h30-1h j+1 heure de Paris)
Insaisissable. C’est le mot qui revient dans la bouche de Quentin Delapierre et dans celle du coach Thierry Douillard pour qualifier leur équipe. Et c’est bien l’objectif que se sont fixé les Français pour gagner à San Francisco, ultime SailGP de la saison 3 : rester hors de portée de leurs adversaires pour accéder, et pourquoi pas rafler la grande finale à un million de dollars. Comment s’y préparent-ils ? Réponses croisées du pilote et de l’entraîneur.
Montée en puissance et mise au vert
Quentin Delapierre : « Tous les navigants se sont réunis récemment au Portugal pour un stage d’une semaine en catamaran volant, un support qui se rapproche le plus de notre F50. Le but était de vivre avec le groupe, de monter en dynamique et en puissance pour arriver chauds aux États-Unis. Une fois sur place, on s’est mis au vert pendant trois jours, dans une petite ville au Nord de San Francisco, où on a décidé de laisser faire les choses. C’étaient des moments de vie ensemble, davantage qu’un team building conventionnel. Cela a fait du bien à tout le monde de se retrouver et d’arriver frais aujourd’hui pour la compétition. »
Conseil de guerre
Quentin Delapierre : « Nous avons défini la stratégie ensemble, pour que tout le monde soit sur la même longueur d’onde et n’ait pas de regret à la fin du week-end. Clairement, on vient ici pour gagner le Grand Prix de San Francisco car c’est la meilleure façon d’accéder à la grande finale. Mais on ne va pas aller au contact ou attaquer un adversaire en particulier. Ce n’est pas l’idée que nous avons en tête. Nous avons plutôt la volonté de faire ce que nous savons très bien faire, c’est-à-dire couper cette ligne de départ avec un différentiel positif en notre faveur, et rester insaisissables. »
Thierry Douillard : « Vu le niveau et la densité de la flotte, si tu te focalises sur un concurrent, tu ne tiendras pas pendant 5 manches. On aura quand même un œil sur Ben Ainslie dans les phases de pré-départ. On a bien vu qu’ils étaient devenus agressifs sur la dernière manche à Christchurch. Et il faudra faire attention aux positions au vent/sous le vent où ils peuvent être très tranchés. Mais on n’est pas des Bisounours ! S’il vient nous attaquer, on sera plus que présents, on s’y est préparés, on a de belles parades. Et si on en a l’occasion, on ne se privera pas de les mettre en difficulté. »
Les points forts
Thierry Douillard : « Notre capacité à nous appuyer solidement sur nos bases. Ces bases, elles résident dans notre préparation et dans des phases de jeu très précises. On va s’appuyer sur nos routines qui nous permettent d’avoir un bateau bien réglé et facile. »
Quentin Delapierre : « Nous avons la capacité de prendre des bons départs qui nous placent la plupart du temps dans les trois premiers à la première bouée. Ensuite, on sait manœuvrer, être rapides, faire ce que l’on appelle du « moding », des VMG bas ou rapides. Mais je suis assez convaincu que la plus grande force que nous avons, c’est que nous sommes un peu « l’énigme » de cette saison. Une équipe avec une dynamique favorable, qui travaille avec le sourire. C’est un atout de taille par rapport à nos concurrents anglais et néo-zélandais. C’est un peu inexplicable tout cela, un peu insaisissable, et il va falloir s’en servir. »
Le danger
Thierry Douillard : « Ce serait de se focaliser sur les Anglais et de faire un Grand Prix en fonction d’eux. »
L’état d’esprit
Quentin Delapierre : « Dans l’équipe, il règne une atmosphère assez légère. On n’a pas l’impression qu’on va jouer quelque chose d’énorme et c’est plutôt bon signe. Je sens tout le monde concerné et concentré, mais avec légèreté. Je trouve ça génial de ressentir cela, en ce moment, au sein du groupe. »
Le Mantra
Thierry Douillard : « Le message que nous nous sommes passés c’est que nous sommes capables de naviguer devant. Notre bilan cette saison, c’est 4 podiums, deux secondes places, deux victoires. On est devenus très solides au fil du temps. L’essentiel est de rester très précis dans toutes nos préparations à terre, avant et pendant les manches et de ne pas surjouer. C’est cette précision qui nous permet aujourd’hui d’être en troisième position. »
Conférence de presse
Tom Slingsby, double champion en titre de SailGP, a déclaré que son équipe chercherait à maintenir des résultats constants sur toutes les courses ce week-end.
Slingsby a déclaré: «Pour nous, nous allons essentiellement faire ce que nous avons fait l’année dernière, nous avons pu gagner l’événement de San Francisco et la course à un million de dollars. C’est le but. Je ne pense pas être un marin qui peut se contenter de livrer le bateau sur le parcours et puis tout d’un coup le mettre en marche et gagner la dernière course. Nous sommes une équipe de confiance et nous devons bien naviguer, nous allons sortir et essayer de tout gagner.
“Pour nous, peu importe qui gagne contre Emirates Grande-Bretagne ou France, cela ne nous met pas du tout en phase, nous ne regarderons probablement pas cela, nous savons que les deux équipes sont dangereuses et qu’elles peuvent nous battre. Que la meilleure équipe gagne et nous les verrons en finale.
Pourchassant Slingsby et co-vainqueur de trois épreuves cette saison, Burling, dont l’équipe néo-zélandaise s’est nettement améliorée après avoir terminé cinquième la saison dernière.
Burling a déclaré: «Nous avons eu de bonnes batailles avec les trois autres équipes en lice et en tant que groupe, nous apprécions vraiment ces moments où vous pouvez vous tester contre les meilleures équipes du monde. Ce serait absolument incroyable, en tant que l’une des nouvelles équipes, de pouvoir sortir et remporter une victoire, ce serait une étape importante pour le groupe. Nous ne nous précipitons pas. Nous devons d’abord nous qualifier définitivement pour la finale.
Ainslie et Delapierre ont déclaré qu’ils chercheraient à se concentrer sur leurs propres équipes avant le week-end plutôt que de s’inquiéter de ce que faisaient leurs rivaux.
Ainslie a déclaré: «D’une certaine manière, nous n’avons rien à perdre et tout à gagner. Nous allons devoir batailler ferme pour accéder à la finale mais nous serons prêts pour une course complète et donnerons tout pour gagner. Nous voulons être là pour courir contre les meilleures équipes et nous apprécions ces moments de haute pression, donc nous avons hâte d’y être.
Delapierre a déclaré : « L’opportunité est maintenant devant nous, j’en suis fier et je pense que nous méritons notre place aujourd’hui. C’est excitant, ce n’est pas intimidant. Ben et Tom ont presque tout accompli dans notre sport et ont inspiré la prochaine génération. En France, nous disons “Merci, Monsieur” et nous verrons ce qui se passera cette semaine.”
Cette fois la saison dernière, Jimmy Spithill et son équipe des États-Unis étaient dans la course de la Grande Finale, mais il entre ce week-end dans une décevante septième place au classement.
Spithill a déclaré: “C’est décevant de ne pas être dans l’événement principal, si vous êtes une équipe de la NFL, vous voulez être dans le Super Bowl, donc c’est décevant de ne pas avoir de chance. Nous n’étions pas assez bons, nous ne méritons pas d’être en finale. Nous avons eu une saison de hauts et de bas et nous n’étions pas assez réguliers, nous avons gagné une épreuve, nous avons eu quelques finales mais nous avons aussi eu de très mauvais résultats et vous ne pouvez pas faire ça si vous voulez être dans la Grande Finale .”
Loin de l’action sur l’eau, l’équipe SailGP du Danemark présentée par ROCKWOOL a été couronnée championne de l’Impact League plus tôt dans la journée.