Ryan, pourquoi souhaitez-vous participer au Vendée Globe 2016-2017 ?
Ryan Breymaier : J’ai toujours suivi avec intérêt le Vendée Globe mais, jusqu’à présent, je n’imaginais pas prendre le départ. Cela dit, j’ai beaucoup progressé ces dernières années grâce à mes participations à d’autres courses du circuit IMOCA. Et aujourd’hui, je considère qu’être au départ du prochain Vendée Globe constituerait la suite logique de mon parcours. Je veux me mesurer aux meilleurs marins de la planète et surtout j’aimerais gagner cette course mythique !
Que retirez-vous de votre participation à la Barcelona World Race aux côtés de Boris Herrmann en 2010-2011 ?
C’était mon premier tour du monde. Avec Boris, j’ai beaucoup appris sur la météo et la navigation, mais j’ai aussi découvert l’importance de la bonne gestion du bateau et du bonhomme. Grâce à notre complémentarité, nous avons rapidement pu identifier et repousser les limites du bateau. En solitaire, ce sera une expérience différente et intense. A mon avis, la navigation en elle-même ne sera pas l’aspect le plus difficile. C’est la gestion de la solitude pendant trois mois qui me semble plus compliquée…
Pourquoi vous êtes-vous installé en France en 2006 ?
Pendant six ans, je suis venu régulièrement en Europe pour régater en Méditerranée. Avant la Fastnet Race 2007, j’ai eu l’occasion de rejoindre le programme de Veolia avec Roland Jourdain. J’y ai vu une belle opportunité d’entrer dans le circuit IMOCA. J’ai travaillé dur pour garder ma place, d’abord dans l’équipe technique et ensuite en tant que navigant. Et j’ai appris le français !
Quelles leçons tirez-vous de cette expérience aux côtés de Roland Jourdain ?
Bilou est un mec fabuleux pour qui j’ai beaucoup de respect. Il a le feeling pour ces bateaux, tout semble naturel quand on navigue à ses côtés. Grâce à lui, j’ai énormément appris sur la navigation à bord des 60 pieds IMOCA. Il a aussi su s’entourer d’une équipe très compétente et la préparation de ses bateaux est exemplaire.
Quels skippers du Vendée Globe vous ont marqué ?
Roland évidemment ! Mais également Loïck Peyron, qui en plus d’être un bon marin, est un maître de la communication… En fait, je respecte tous ceux qui ont bouclé le Vendée Globe en visant un bon résultat sportif.
Quelle est l’image du Vendée Globe aux Etats-Unis ?
La course est forcément moins connue là-bas, sauf pour les passionnés de voile sportive. Peu de skippers y ont participé pour une raison simple : les épreuves en équipage réduit ou en solitaire n’existent pas, ou peu, chez nous. L’histoire et la culture américaines nous poussent vers des sports d’équipe, y compris en voile. Mon objectif est de faire bouger les lignes. J’ai vu de mes propres yeux à quel point cette épreuve passionne les Français. J’espère susciter le même engouement auprès du public américain. Pour cela, il faudra se battre avec les leaders.
Sur quel bateau pourriez vous prendre le départ du prochain tour du monde en solitaire et sans escale ?
J’espère récolter suffisamment de fonds pour participer à la Barcelona World Race 2014-2015 avec un 60 pieds IMOCA racheté pour l’occasion. Je ne sais pas encore lequel. Cela dépendra du budget dont nous disposerons et de la disponibilité des bateaux. Nous verrons cela en temps voulu. En parallèle, j’aimerais lancer la construction d’un nouveau monocoque pour le Vendée Globe.
Quels objectifs vous fixerez-vous si vous êtes au départ ?
J’ai terminé cinquième de la Barcelona World Race à bord d’un bateau mis à l’eau six ans auparavant (Neutrogena, un plan Lombard de 2004, ndlr). Avec un bon partenaire, une équipe solide et un bateau neuf, je vise la victoire ! Un Américain ne peut pas se contenter de moins !
Source: Vendée Globe