La bataille en Ultime se poursuit. Caudrelier se maintient en tête devant François Gabart à l’affût de la moindre erreur et de Thomas Coville qui tient le rythme.
Caudrelier le savait avant le départ. L’avance qu’avait son Maxi Edmond de Rothschild sur la concurrence s’est fortement réduit. Alors que les bateaux sont à mi-course de cette 12e édition de la Route du Rhum, il navigue en tête depuis le départ mais sous la pression constante de ses deux adversaires. Une pression qui lui a fait faire quelques erreurs comme il le reconnaît et qui va augmenter au fil des jours en se rapprochant de la Guadeloupe.
La bataille est intense et passionnante, elle risque de l’être jusqu’au bout. Les 3 ultimes ont choisi de faire la même route et comme en Figaro le moindre petit décalage pourra faire la différence. A ce jeu, François Gabart doué en météo, routé par Jean-Yves Bernot a un petit avantage. Son bateau SVR-Lazartigue qui ne s’était pas confronté à Gitana depuis la Transat Jacques Vabre va vite et tient la cadence imposé par Caudrelier. Plus léger, il pourrait profiter de cette journée de dimanche marqué par une transition météo pour revenir au devant.
Derrière à quelques 70 milles, Thomas Coville observe le duo devant lui depuis les premières heures de course sans parvenir à combler l’écart. Son choix de faire de l’ouest au passage du deuxième front n’a pas été décisif. Il lui reste encore quelques cartes à jouer mais son jeu semble plus restreint que ses deux camarades alors que les options diminuent de plus en plus.
« Sacré journée aujourd’hui. Nous sommes donc allés chercher cette grosse tempête et on a passé le front dans le nord. C’était vraiment la limite de l’exercice pour ce genre de bateau en solitaire. Grosse mer, des vents forts, avec plus de 40 noeuds en rafales, au moment du passage du front. Virement de bord dans de la mer, et après on est revenu petit à petit sur une route qui nous a amené vers les Açores.
Avec Sodebo, on est passé très vite à plus de 40 noeuds le long de San Miguel, avec de la mer beaucoup plus plate. Et là, on a retrouvé nos copains de jeu, François Gabart et Charles Caudrelier qui ont fait une route très différente, qui sont toujours devant, mais ce n’est pas si loin. Et ça, c’était plutôt sympa et vraiment très agréable.»
Sur les dernières 24 heures, la vitesse de Gitana était de 24,7 nds, celle de SVR de 23,8nds et celle de Sodebo de 23,8 nds.