La quatrième édition des 24H Ultim s’est déroulée ce week-end offrant aux 14 multicoques engagés un beau parcours dans des conditions météos parfaites pour se préparer à la Transat Café L’Or. Plus de 40 nœuds, des manœuvres à répétition entre phases de calmes imprévues et des choix tactiques cruciaux. Au final, la victoire revient à SVR-Lazartigue en Ultim® et à Edenred en Ocean Fifty.
Ce dimanche matin 28 septembre, Tom Laperche et Franck Cammas (SVR-Lazartigue) franchissaient la ligne en vainqueurs devant Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse (Banque Populaire XI).
« On a eu des super sensations au départ, c’est rare de faire des bords aussi longs à plus de 45 nœuds de vitesse, » confiait Tom Laperche à l’arrivée. « On a eu un arrêt complet en milieu de nuit, le temps de se faire des nœuds au cerveau. L’enchaînement des petits tronçons en ULTIM®, c’est physique et hyper dense. On est contents de la bataille avec Banque Populaire XI : de bon augure pour la Transat Café L’OR. »
« C’est une belle satisfaction. Nous avons pu exploiter le plein potentiel du Trimaran SVR-Lazartigue. On a été à bloc, l’enchaînement des petites sections de parcours en Ultim c’est hyper dense et c’est génial de le faire avec des super concurrents. On a eu de bonnes sensations, avec de longs bords à 45/50 noeuds de vitesse (près de 100km/h). Nous avons été plutôt efficaces, tant aux manœuvres qu’en stratégie mais notre fonctionnement à deux est dans une courbe d’apprentissage, on devrait encore progresser. Nous sommes ravis du résultat et de la bataille qu’on a pu mener. C’est de bon augure pour la Transat Café l’OR dans un mois. » souligne Tom Laperche, le skipper du Trimaran SVR-Lazartigue
Pour Franck Cammas, il reste encore du travail pour le duo et une marge de progression « C’était une belle bagarre avec Banque Populaire jusqu’à ce matin dans le tout petit temps. On a eu beaucoup de manoeuvres dans des conditions bien différentes. C’était un bon exercice car on n’a pas beaucoup navigué ensemble. On a fait la Rolex Fastnet Race, quelques entrainements à deux, cette course nous a donc permis de bien travailler, et il nous reste encore du travail… Il n’y aura pas de routage sur la Transat café l’OR, c’est aussi une partie intéressante, qu’on doit assumer Tom et moi, cette course des 24h était très tactique, on a aussi bien joué là-dessus. »
Armel Le Cléac’h résumait ce duel intense : « C’était compliqué parce qu’on ne savait pas de quelle manière passer le front. Nous avons choisi de rester dans le vent, à l’est du plan d’eau, et nous nous sommes échappés avec SVR-Lazartigue. Quand le vent a molli, ça s’est joué à rien. SVR a touché le vent avant nous et est parti devant. Ces 24H furent un excellent exercice : on s’est mis dans le rouge, on s’est dépensés physiquement, mais le bateau n’a eu aucun problème. »
Derrière, le couperet tombait : Sodebo Ultim 3 (Thomas Coville – Benjamin Schwartz) et Actual Ultim 4 (Anthony Marchand – Julien Villion) ne franchissaient pas la ligne dans le temps autorisé. En effet, et conformément au temps limite dans les instructions de course (7 heures après l’arrivée du premier), la ligne a fermé à 15h32mn chez les ULTIM®. Les deux tandems ont néanmoins poursuivi leur régate jusqu’à Groix, prouvant que l’ADN de compétiteur reste intact.
Ocean Fifty : Edenred s’offre sa première
En Ocean Fifty, dont les 24H Ultim faisaient office de 4e Act sur leur championnat annuel, Manu Le Roch et Basile Bourgnon (Edenred) ont frappé fort pour leur première compétition sur leur bateau neuf. Victoire éclatante devant Koesio (Audrey Ogereau – Erwan Le Roux) et Lazare (Erwan Le Draoulec – Loïs Berrehar).
« On ne s’attendait pas forcément à la victoire, mais on a trouvé les clés rapidement » savourait Basile Bourgnon. « Cette nuit, il a fallu se faire mal, j’ai changé six fois de voiles en une demi-heure ! Le premier bord jusqu’à Ouessant était fou : le bateau va vite, en toute sécurité, jamais on ne s’est fait peur. »
Basile Bourgnon : « Nous avons joué nos cartes pendant cette course et rapidement trouvé les clés de ce nouveau bateau. Cette nuit a été compliquée, cela m’a rappelé le Figaro avec beaucoup de changements de voiles. Sur un quart de 30 minutes, j’ai changé six fois de voile ! Il fallait se faire mal pour grapiller quelques mètres et faire l’écart avec les autres concurrents. Heureusement que la course n’était pas beaucoup plus longue car ils sont bien revenus sur nous. Notre vitesse au près dans du petit temps va être un de nos futurs axes de travail en vue de la Transat Café L’Or. C’est notre première course et notre première victoire avec Manu, cela s’est super bien passé comme d’habitude. Nous avons bien travaillé, bien manœuvré, nous nous sommes fait confiance, et nous sommes récompensés ! »
Emmanuel Le Roch : «Le premier bord jusqu’à Ouessant était dingue : du reaching sur une coque, c’est tout ce qu’on aime ! Le bateau a une vitesse incroyable et il est très sécurisant même dans de la mer formée. Nous n’avions jamais eu de confrontation avec d’autres Ocean Fifty avant ce début de semaine. Nous sommes partis d’une feuille blanche et c’est de bon augure pour la suite. L’histoire commence maintenant… Nous sommes très fiers de notre équipe et nous sommes très heureux d’offrir une première victoire à notre partenaire Edenred. »
Audrey Ogereau, deuxième sur Koesio, soulignait la densité de la flotte : « C’est génial d’avoir une flotte aussi dense avec plein de rebondissements. On savait que ça allait revenir par derrière. C’était engagé à plus de 30 nœuds le long de la Bretagne. On a vu ce qu’on voulait voir en vue de la Transat Café L’OR. Le niveau est incroyable avec les nouveaux arrivants. »
Même constat du côté de Lazare, troisième : « C’était intense, on a l’impression d’avoir fait trois jours de régate en 24 heures tant les conditions ont varié, » racontait Erwan Le Draoulec. « On découvre encore notre trimaran, il faut naviguer encore et encore. Le projet existe grâce à Tanguy (Le Turquais), blessé aux côtes. J’ai proposé à Loïs de me rejoindre à la dernière minute, et ça a marché ! »
Des conditions contrastées, un plateau relevé
Du plein régime à 45 nœuds jusqu’aux calmes piégeux du front, les marins auront tout eu : de 0 à 20 nœuds de vent, des phases de survitesse et des arrêts complets. Le bateau 100 % féminin Upwind by MerConcept (Anne-Claire Le Berre et Elodie-Jane Mettraux) a malheureusement dû abandonner sur avarie de safran samedi soir.
À Lorient La Base, marins et passionnés ont savouré un week-end de sport océanique de très haut niveau. À quelques semaines de la Transat Café L’OR, cette quatrième édition des 24H Ultim® a tenu son rôle d’échauffement grandeur nature et d’évènement désormais bien installé dans le calendrier des multicoques océaniques.
Emmanuel Bachellerie et Mathieu Sarrot, créateurs et organisateurs des 24H Ultim
« Nous avions cette idée en tête depuis plus de 18 mois ; faire la part belle à tous les multicoques océaniques tant ces machines sont époustouflantes. Qu’elles soient en équilibre entre l’eau et l’air pour les Ocean Fifty ou en mode vol pour les ULTIM®, le spectacle est toujours au rendez-vous. À bien écouter chacune des équipes, l’expérience semble assez concluante depuis la soirée officielle jeudi soir jusqu’à la remise des prix dimanche, en passant par le départ des 24h aux images ébouriffantes de ces multicoques océaniques. À nous désormais de parfaire encore le dispositif pour toujours faire grandir ces 24h et leur partage au public ».
LES ULTIM®
Actual Ultim 4 – Anthony Marchand et Julien Villion
Maxi Banque Populaire XI – Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse
Sodebo Ultim 3 – Thomas Coville et Benjamin Schwartz
Trimaran SVR – Lazartigue – Tom Laperche et Franck Cammas
LES OCEAN FIFTY
(Course inscrite au championnat Ocean Fifty Series – Coef.1)
Solidaires En Peloton – Thibaut Vauchel-Camus et Damien Seguin
Lazare – Erwan Le Draoulec et Loïs Berrehar
Inter Invest – Matthieu Perraut et Jean-Baptiste Gellée
Koesio – Erwan Le Roux et Audrey Ogereau
Edenred – Emmanuel Le Roch et Basile Bourgnon
Upwind by MerConcept – Anne-Claire Le Berre et Elodie-Jane Mettraux
Le Rire Médecin Lamotte – Luke Berry et Antoine Joubert
Mon bonnet rose – Laurent Bourgues et Jorg Riechers
Viabilis Océans – Baptiste Hulin et Thomas Rouxel
Wewise – Pierre Quiroga et Gaston Morvan