Resserrement en tête

Elior Santé - Solidaire du Chocolat
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Les skippers ont beau appeler de tous leurs vœux l’anticyclone des Açores pour qu’il serve enfin un flux salvateur de portant dans leurs voiles, ce système de hautes pressions qui gouverne la météo sur l’Atlantique s’est affaissé. Il a dû céder la place à un système dépressionnaire qui génère une succession de fronts et des conditions, non pas anormales mais suffisamment exceptionnelles, pour franchement changer la donne et surtout rendre la navigation des bateaux complexe et difficile. Dans ce contexte perturbé, la plupart des équipages se sont donc résolus à tracer leur sillon sur une route au nord-ouest loin des clichés de glisse, de beau temps et de belle mer, qui s’accrochent à l’imaginaire des transatlantiques.

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Dans des conditions ingrates et rugueuses, au gré des fronts, les 18 duos font donc le dos rond. Ils progressent laborieusement face au vent dans l’attente des jours meilleurs. Après une nouvelle tempête qu’ils ont traversée avec succès, la course n’en a pas moins repris ses droits comme en témoigne le dernier classement. A 14 heures, les écarts se resserrent très nettement en tête. Calés sur des trajectoires similaires, les duos Jourdren – Stamm (Cheminées Poujoulat) et Bouchard – Krauss (Mistral Loisirs-Pôle Santé Elior) livrent, au près débridé et dans des conditions plus maniables, un duel d’une belle intensité : moins de 6 milles les séparent désormais. Quant à la paire De Lamotte – Hardy (Initiatives-Novedia), légèrement décalée au sud, elle va vite et ne cesse de réduire l’écart : la voilà à moins de 15 milles du chef de file. Dans ce petit groupe aux avant-postes progressent aussi les redoutables Soldini et D’Ali. Après s’être recalés à l’ouest en pleine tempête, les Italiens accusent près de 60 milles de retard, mais n’ont certainement pas fini de faire parler l’écume…

De l’autre côté, deux bateaux jouent une autre carte, une autre option. Les tandems Nigon – Jouany (Axa Atout Cœur pour Aides) et Consorte – Aubry (Adriatech) ont en effet clairement misé sur les alizés. Ils s’éloignent de la route directe et  plongent dans le classement le long du Portugal. Pas question de perdre le sud ! N’en déplaisent aux leaders, ils progressent désormais sous spi et sous le soleil. A 200 milles de la tête de flotte, ils ont encore toutes les raisons d’espérer qu’une porte s’ouvre et leur serve ce flux de vent salvateur qui répond encore aux abonnés absents. Leur route est encore longue. Elle l’est aussi pour les deux complices de Vale Inco-Nouvelle Calédonie. Après s’être arrêtés pour réparer leur grand-voile en lambeaux, Yves Ecarlat et Lionel Régnier ont repris le fil de la course. Ils accusent 335 milles de retard sur les premiers. Eux aussi peuvent rêver d’alizés…