Il y a des jours où il vaut mieux rester chez soi, ou en terrasse devant un plateau de tapas et un bock de cervesa… C’était le cas en ce jour anniversaire de la prise de la Bastille mais à Vigo, il n’y a plus de forteresse depuis la fin du 19ème siècle, seulement un très grand port de pêche et un immense quai où s’amarrent les transatlantiques… Pas de chance depuis deux jours : la brume donne un air terre-neuvas au collines verdoyantes qui enserrent la ria et le brouillard peine à se lever avec un soleil pourtant généreux derrière ce voile nuageux.
Bref, personne n’aura réellement pu mesurer la dimension particulière de ce nouveau terrain de jeu qui mixte effets de côtes, brises thermiques, courants de marée, dévents des îles et goulet de rivière. Cela laisse entendre que les plus imaginatifs des stratèges vont pouvoir s’exprimer dès qu’un flux s’installera sur ce plan d’eau inconnu de tous ! Le vent risque encore de faire un poil défaut vendredi mais la brume pourrait enfin laisser place à un soleil radieux, ce qui peut générer une belle brise thermique en milieu d’après-midi. Le week-end s’annonce plus propulsif avec le retour à une situation habituelle en été sur la péninsule ibérique : un anticyclone sur le golfe de Gascogne et une dépression peu active sur l’Espagne.
De fait, le combat de coques débuté lors du Grand Prix de Corse, continué avec le Grand Prix de Marseille, va perdurer ici à Vigo pour le Grand Prix de Galice… Mais si on prend uniquement en compte les résultats sur toutes les manches courues, soit seize depuis le mois de juin, le bilan est sans pitié : Franck Cammas domine de la tête et des épaules avec une seule manche « ratée » de quatrième, tandis que la bagarre est assez tendue entre les quatre suivants : Frédéric Le Peutrec semble le plus régulier aux avant-postes mais devient de plus en plus « prenable » au fil des manches, Michel Desjoyeaux est en nette phase ascensionnelle alors que Pascal Bidegorry devient moins percutant au fil des régates et Armel Le Cléac’h est en position favorable pour revenir dans le match après avoir encaissé cinq manches sans courir pour cause de pied de mât affaibli en Corse. Quant à Thierry Duprey du Vorsent, ses résultats bruts marquent sa difficulté à tenir le rythme de manches à deux ou trois tours dans le petit temps…