Pro Sailing Tour. Collisions entre les trimarans de Sébastien Rogues et Gilles Lamiré

La première étape du Pro Sailing a commencé à Bonifacio avec sept Ocean Fifty qui ont fait le show durant 4 manches dont un parcours côtier de 18 milles proche des îles Lavezzi.

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Le vent d’Ouest pour une bonne dizaine de nœuds n’est rentré qu’à 11h30. Peu importe, dès l’appareillage du quai d’honneur de la cité médiévale, les équipages et les 3 invités sur chacun des bords ont pu profiter d’un cadre exceptionnel avant que ne tonne le premier coup de canon. Le comité de course du Pro Sailing Tour, envoyait les trimarans sur un parcours côtier entre le cap Feno et le cap Pertusato. Sur ce plan d’eau très tactique bardé d’effets de site, il fallait aller chercher le vent au large avant de contourner les bouées proches des falaises. Les parcours construits envoyés dans la foulée ont demandé de la technicité, de la coordination et un peu de flair aux cadors embarqués sur chacun des multicoques. Car sur ce premier épisode du Pro Sailing Tour 2022, tous les grands noms de la course au large sont présents aux côtés des skippers, à l’image d’Alex Pella (Arkema), Pierre Pennec et Devan Lebihan (Leyton), Clément Giraud et Thomas Le Breton (Komilfo), Pierre Quiroga (Primonial) ou encore Julien Pulvé et Luc Berry (Solidaires En Peloton-ARSEP). Manœuvres aux petits oignons, placements parfaits, passages de bouées dynamiques et spectaculaires, cette première journée a vu du grand, du très grand jeu de la régate. Leyton s’octroie les 1ère et 4ème manches, Primonial la 4ème et Arkema la 3ème.

Sur la ligne de départ de la quatrième et dernière manche du jour, alors que le vent d’ouest était monté à 15 nœuds, une collision a eu lieu entre les deux Ocean Fifty.
Explications des skippers :
Sébastien Rogues (skipper Primonial) : « Nous sommes tribord amures sous le vent de Koesio, bien placés pour prendre un bon départ GROUPE GCA-1001 SOURIRES arrive sans aucune priorité, j’imagine qu’il ne nous voit pas, et il arrive à une vitesse entre 15 et 16 nœuds. La percussion est inévitable. Il y a un choc. On est dans le moins pire de ce qui aurait pu arriver. Nous sommes très déçus car nous avons fait 1er et 2ème et l’alchimie est bonne dans l’équipage. Les conditions étaient incroyables et notre équipe est forte et soudée. »
Gilles Lamiré (skipper GROUPE GCA 1001-SOURIRES) : « C’était sur la ligne. Nous glissons sous la flotte pour se positionner. On s’est encastré dans le flotteur de Primonial. Il y avait 15 nœuds, cela commençait à envoyer, ça a tapé fort. On a mis du temps à ce désencastrer, nous n’étions plus manœuvrables. Je suis désolé pour Seb, son équipe et son sponsor. Nous sommes déçus, nous nous faisions une joie d’être ici. Nous allons aider Seb à réparer et nous mobiliser sur notre flotteur endommagé afin que nous puissions repartir en compétition. »

Elles sont au nombre de deux sur ce premier épisode, mais l’envie de mixité est bien là sur le Pro Sailing Tour 2022. Erwan Le Roux, président de la classe Ocean Fifty le souligne : « Il est important d’encourager les filles à choisir et à exercer la discipline de leur choix, de faire de la pratique sportive un moment de coopération entre femmes et hommes, permettant à toutes et tous d’exprimer leurs talents, qu’il s’agisse d’engagement physique, d’agilité, de tactique, de leadership ou d’esprit d’équipe. L’Ocean Fifty est un support qui s’y prête parfaitement car il impose de faire davantage avec sa tête qu’avec ses muscles ». A bord de Koesio, Mathilde Geron (médaillée d’or au JO de Méditerranée 2013 en 470, 4ème au JO de 2012 en 470) participe à l’épisode méditerranéen. Sur Leyton, Sam Goodchild porte le « Magenta Project » qui embarque une fille sur chaque épisode. La Portugaise Mariana Lobato (championne du monde de match-racing) est la numéro 1 du bord : « J’adore travailler en équipe, que tout le monde vise la performance, que ça aille vite et bien ! » soulignait-elle à la fin de la première manche du jour remportée par son équipage. Le plaisir n’est-il pas le premier gage de réussite ?

ILS ONT DIT
Sam Goodchild (Leyton) : « Il y a pire comme cadre ! Quel plaisir d’être ici. L’équipage a pas mal changé depuis l’année dernière donc nous nous sommes pas mal entraînés ce début de semaine ici à Bonifacio. Les 10-15 nœuds de vent de l’après-midi ont donné des parcours tendus car il évident que tout le monde a envie de gagner. Les bateaux sont au contact, les passages de bouées sont chauds ! »
Quentin Vlaminck (Arkema) : « Depuis dimanche, nous avons préparé le bateau et navigué trois bons jours. C’était idéal pour bien pour s’entraîner. La spécificité du plan d’eau est que la zone de départ est très proche de la côte donc il y a peu de vent au niveau du départ, mais beaucoup d’effets de site à la côte qui peuvent être intéressants. Il faut être tout le temps sur les réglages, et bien ouvrir les yeux. Les parcours bananes à deux tours demeurent très intenses et on peut vite perdre des places, mais également vite en reprendre ! »